#1. Introduction

Karl fut enthousiasmé par le retour de Ninnen et Acilie. Enfin des gens "normaux".

Remarquant qu'Adam avait l'intention d'essayer sa combinaison aux yeux de tous, Karl eut un sourire en coin.

- " Mister Inue, je crois qu'il est préférable de vous changer dans les cabines prévues à cet effet...

Il appuya sur un simple bouton d'une télécommande qu'il gardait précieusement dans l'une de ses poches. A cet instant, un large espace s'ouvrit derrière les Seven. Le sol se déroba pour laisser monter une série de sept cabines d'essayage.

- Les voici.

Il sourit, à nouveau, lorsqu'Acilie posa sa question.

- Vous anticipez sur mes paroles. En fait, hormis les combinaisons d'Ewan et de Ninnen, elles n'ont rien de spécial sauf leurs qualités exceptionnelles. Et c'est déjà beaucoup.

Il se tourna aussitôt vers Nin. Il était très nerveux et suait.

- Mlle Ninnen, c'est avec un grand plaisir que j'ai réalisé votre rêve. Vous aviez dit depuis déjà plusieurs mois que vous aimeriez une tenue qui puisse "rester" après vos transformations... eh bien je l'ai fait. La réalisation a été plutôt difficile, mais je pense que cette combinaison vous est plus que nécessaire. Donc la voici, vous pouvez vous changer dans les cabines derrière vous.

- Je le conseille à tous, au cas où il y aurait des retouches. Allez-y sans crainte, je ne compte pas vous faire disparaitre dans les sous-sols.

Le jeune homme se retourna pour voir apparaître Acilie, qui était cette voix féminine lui ayant répondue qu’elle demanderait à la psychologue une photo d’elle dans une tenue similaire à celle qu’il tenait dans ses mains. Se grattant l’arrière de la tête, son cuir chevelu, en signe de gène, il afficha un demi sourire timide, murmurant à Acilie :

« Et peut être que tu peux créer une illusion avec ça. »

Petit clin d’œil, et sans attendre de réponse, il s’éloigna vers les cabines d’essayages, ne tenant pas à ce mettre en petite tenue devant les camarades seven. Surtout qu’il venait de subir une deuxième remarque, alors qu’il n’avait rien fait pour. Il se connaissait des talents d’exhibitionniste cachés, mais bien profondément s’il en est réellement. Sans compter sur Ninnen, qui lui parla des bidules autour de son cou :

" Oui. Tenez. "

Il défit les deux appareils et en tendit un à Acilie, et l'autre à Ninnen. Pour les explications, elles pouvaient demander à l'illustre inventeur... Lui même ne se souvenant plus vraiment de ce que ça faisait...

Haussant des épaules avec candeur, il n’écouta pas vraiment la suite qui était plus adressé à Ninnen qu’aux autres, et ce fourra dans la cabine. En deux trois mouvements, il se changea, sortant de là avec des allures de …. D’homme en cuir.

« J’admire…. »

Lâcha-t-il avec ironie, ce demandant bien de quoi il avait l’air, même s’il devait reconnaître qu’on était tout aise la dedans.

Dès qu'ils sortirent bardés de cuir, EDA intervint. Elle leur transmit le message audio-visuel de Connor. Le mur du hangard qui leur fait face prend alors des allures d'écran de cinéma. Le visage de Kingsley y apparaissait en gros-plan. Il leur donna quelques nouvelles informations.

- " Seven, votre mission est importante, je vous le rappelle. Ne négligez aucun détail, nous ne savons pas de quel bois sont fait nos ennemis. Travaillez en équipe, restez en contact, et ne désobéissez pas à votre capitaine de mission... rôle tenu par Andreas. Si jamais vous êtes blessés, Gabrielle fera de son mieux pour amoindrir la douleur. Connaissez vos forces et vos faiblesses, et celles de l'adversaire pour créer une stratégie efficace... il vous reste 1 heure pour préparer vos effets personnels utiles à la mission, après Adam mettra le cap sur Londres. Seven, le H2 vous souhaite bonne chance. "

Le mur reprit son apparence initiale dès la transmission terminée. Enfin, leur première mission est sur le point de commencer...


(Bon voilà, l'intro est achevée, vous avez le droit de continuer ici avec un dernier message qui explique votre état d'esprit et l'équipement que vous prenez avec vous, et/ou vous pouvez passer directement à "Cap vers Londres".)

Peter était étrangement dénué de sens de l'humour ce matin-là. En fait, il prenait tout cette affaire très au sérieux. Peter aimait s'investir dans tout ce qu'il entreprenait, sauf pour tout ce qui concerne les choses de l'amour. Peter avait écouté Connor et Karl, malgré ses blagues dignes d'un amateur, avec la plus grande attention. Cette fois plus aucune simulation d'entraînement... cette fois ce serait réel.
Il se dirigea vers Andreas pour se faire remettre un armement. Il n'était pas un guerrier, mais voulait être en mesure de se défendre le moment venu...

- Hey Cap'taine, t'aurais pas une arme de trop par hasard ? ça m'intéresserait.

Gabrielle était restée tout du long assez silencieuse. Maintenant qu'ils se retrouvaient seuls, la jeune fille se dégela un peu et sourit à ses coéquipiers.

"Bien, on dirait que le jour est venu..."

Tous devait ressentir cette excitation mélée de peur qui la gagnait, même s'ils la geraient chacun à leur façon.
Elle s'approcha du matériel, choisit une des armes en fonction de son poids et de sa rapidité surtout, elle ne voulait pas être entravé dans ses mouvements, ainsi que les petites bombes et l'équipement obligatoire.
Une heure, c'était peu et trop à la fois.

"Bon, je vais me changer!"finit-elle par lancer.
De quoi être un peu seule pour cacher un peu mieux la tension qui l'habitait et qui disparaitrait quand elle serait vraiment sur le terrain.
Elle se rendit donc dans les cabines improvisées, enfila la combinaison qui faciliterait leur mouvement et leur permettrait de se fondre un peu mieux sur le décor.
Elle ressortit et se rapprocha du groupe.

"C'est dommage qu'on ait pas plus d'info sur les pouvoirs des surhumains, ça m'aurait permis de me préparer. Là, c'est du genre paquet surprise, on ne sait jamais sur quoi l'on tombe."

Gabrielle essayait de détendre l'atmosphère mais elle n'avait jamais été la plus douée pour celà. Elle coula un regard vers Peter qui avait toujours su trouvé les mots dans chaque situation pour rire, même quand celà devenait exasperant.

Munit de sa combinaison noire Ewan gagna les "cabines d'essayage" du H2. Il enfila la tenue et constata qu'elle lui allait parfaitement, elle était à la fois souple et résistante.
Le jeune homme sortit de la cabine pour pratiquer quelques mouvements d'étirement, il ne voulait pas avoir de surprise en plein combat. La combinaison s'étira à loisir sans gêner les mouvements d'Ewan. Satisfait, ce dernier partit manger un morceau avant de rejoindre le van qui les emmèneraient en mission.

Andreas entre dans l'une des cabines afin de tester sa combinaison. Il effectue quelques mouvements et s'apperçoit que même si la tenue de cuir est plutôt près du corps pour ne pas dire moulante, elle n'entrave en aucun cas ses mouvements. Elle laisse une parfaite mobilité et c'est ça le plus important. Il aurait préféré se passer de cette protection si elle l'avait gênée, fort heureusement ce n'est pas le cas. L'inventeur a vraiment fait du bon travail.

A peine les dernières retouches effectuées, EDA intervient en leur passant sur grand écran une intervention visuelle du chef du H|2. Il leur passe quelques consignes, et nomme officiellement Andreas "leader" de l'équipe, c'est donc lui qui sera en charge du groupe pour cette mission. L'ancien militaire ne laisse paraître aucune réaction particulière suite à cette annonce même si certains lui jettent des regards.

C'est donc satisfait que le jeune homme s'approche des présentoirs sur lesquels repose le matériel. Il demande un grand sac à Karl et y range toutes les armes, empêchant toute personne de sélectionner ce qu'elle souhaite, et il récupère d'ailleurs le pistolet qu'avait pris Adam ainsi que l'arme qu'était en train de choisir Gabrielle. Il ne fournit d'ailleurs aucune explication particulière et n'est apparemment pas disposé à le faire même si on lui pose la question. Devant l'air incrédule de l'inventeur, il se contente d'un regard qui en dit long sur les conséquences d'une éventuelle opposition de sa part. Alors qu'il s'apprête à partir avec le sac, il est interpellé par Peter.

"Chaque chose en son temps."

Puis, se tournant vers le reste du groupe :

"Je veux tout le monde, prêt à partir, devant le van dans 50 minutes précises."

Sans autres informations, il tourne les talons et prend l'ascenseur, direction ses appartements personnels. Sa façon de faire risque à n'en pas douter de faire jaser certains. Certainement dira t'on qu'il prend déjà la grosse tête, mais ce n'est aucunement le cas, et au fond ils savent tous très bien que c'est juste sa façon à lui de gérer les choses. Après tout, ils commencent à être habitués à son comportement depuis 2 ans...

Acilie ne pouvait que sourire à la réparti d’Adam. C’était dans sa nature de personne sensible de ressentir le chaud et le froid d’une manière plus intense que les autres. Alors oui, elle riait facilement et surtout lorsque le moment s’y prêtait plus qu’à l’ordinaire. Elle avait pensé y répondre à sa façon, sans parole et avec des images, mais elle se ravisa. Le grand manitou n’aimait pas vraiment ce genre de choses et faire éclater une dispute juste avant une mission serait certes dangereux mais surtout, elle risquerait de rester à l’arrière.

Il leur donna un petit appareil. Appareil qu’elle reconnut immédiatement pour l’avoir déjà vu avant, à ce moment, elle doutât vraiment de la capacité de l’inventeur. Mais avant de tirer des conclusions hâtives, la canadienne devait être sûre que son ‘machin’ avait une fonction nouvelle. Genre un GPS, ou encore un radar. N’importe quoi qui la satisfasse.

Etant une grande admiratrice des modes d’emploi, elle manipula avec aisance ce petit objet sans que rien ne lui résiste. Elle avait un peu prés compris ses fonctionnalités. Appareil photographique, voire caméra, positionnement en temps réel. Rien que de l’exceptionnel.

Elle se dirigea enfin vers une des cabines regrettant déjà de laisser ses vêtements. Elle se changea assez rapidement. Non vraiment, elle n’aimait pas cette combinaison et ne voyait pas l’intérêt de les porter si elle n’avait rien qui sortait de l’ordinaire. Mais il fallait se plier à la loi du groupe.

Si pour la plupart,

« Moi, je prendrais ce qui restera. »

Bien entendu, elle parlait des armes. Du groupe, elle devait être celle qui avait le moins de capacités pour le combat. Et parce qu’elle n’avait jamais tenu une arme quelle qu’elle soit entre ses mains et elle devait avouer que lors de ces deux années, elle ne s’était jamais entraînée réellement. Alors qu’elle ait un des ces pistolets ou une arme blanche ne changerai pas grand-chose.

En outre, elle se doutait que Andreas avait des idées bien précises sur le comment de l’action et puis elle ne pouvait lui désobéir puisqu’il avait été nommé chef. D’ailleurs cette annonce n’avait pas été d’une grande surprise. Il était naturel qu’il en soit ainsi, aussi naturel qu’elle savait déjà que cette expédition ne serait pas palpitante pour elle.

Mais elle avait déjà une petite idée sur comment occuper son temps. Elle sourit alors qu’Andreas récupérait les armes et commençait déjà à leur donner des ordres. Dans 50 minutes ? Précise ? Hum… sa montre se serait sûrement perdue. Oui, il y avait moyen de lui faire comprendre que même si Connor lui avait donné les rênes, elle ne se laisserait pas faire comme les autres qui avait cette habitude d’obéir.

Avec un large sourire pour le reste de ses compagnons, elle emboîta le pas à son compagnon pour retourner dans ses quartiers. Son esprit bouillonnait… Elle comptait bien mettre sa petite touche de sel.

« Adam, ça te dit une petite partie de carte avant de partir ? »

Elle savait qu’il comprendrait le sens de cette phrase.

Le jeune homme attendait tranquillement ses collègues en dehors des cabines. Ils ne tardèrent pas à sortir, et sans rien dire, il observait passivement, appuyé sur un mur, jouant avec son objet, objet ayant la qualité de balancer des petites fléchettes emplies de sédatif sur la cible. Il le faisait flotter devant lui, à hauteur d’yeux, le faisant pivoter pour observer l’architecture de l’arme, les mains dans les poches.

Quand Gabrielle sortie de sa cabine, toute de bleue nuit vêtu, et après l’intervention de Connor, il émit un commentaire à l’attention du médecin de l’équipe, et suite à sa remarque sur les paquets surprises. Il le faisait souvent à chaque fois qu’il devait la croiser en dehors de son antre à hamster de laboratoire :

« C’est sur qu’eux ne sauront pas sur quoi ils tombent en voyant arriver une bande d’hommes latex… »

Il n’eut pas le temps de dire ouf que son joujou qui flottait paisiblement devant lui disparu, attrapé par le Capitaine de Mission, comme Connor venait de le désigner « tout naturellement » et sans controverse. Il n’émit aucune objection, conciliant comme à son habitude.

Ils avaient apparemment 50 petites minutes pour partir, et dire peut être, pour certain, adieu à cet endroit tranquille qui venait de voir passer deux ans de leur vie… Rien que de penser de la sorte le révulsait. Pourquoi Connor ne venait-il pas ? Il était immortel, lui. Haussant les épaules, de dépit, ou pour éloigner son esprit de sujet délicat, il s’apprêtait à rompre, pour se rendre dans ses quartiers et faire son paquetage, en prenant le soin d’arriver en retard, de toute façon, il avait les clefs du van dans sa poche. On leur avait dit une heure, s’était une heure, pas une heure amputée dix minutes.

« J’arrive. »

Un sourire complice à Acilie, et le jeune homme lui emboîta le pas, délaissant les autres pour aller se préparer et faire une petite, voir la dernière, partie de carte de sa misérable vie en compagnie de celle qu’il prenait réellement pour sa sœur, laquelle comptait apparemment arriver à la bourre également… Le début de l’aventure est proche. Une heure.

Dès que Ninnen entendit les paroles de l'inventeur, son visage rayonna de joie. Son voeu le plus cher se réalisait enfin ! Depuis qu'elle était petite, elle n'avait souhaité qu'une seule chose qu'elle savait ne jamais pouvoir obtenir si elle restait chez elle : un habit qui lui permettrait de se transformer et reprendre sa forme normale tout habiller. Parce que bien qu'elle s'y était fait, cela n'était jamais très agréable de se retrouver nue devant les autres personnes. Ce n'est pas qu'elle était pudique mais elle avait un côté assez fier malgré tout.
Elle sourit donc à Karl, l'inventeur qui paraissait soudain mal à l'aise tandis qu'il lui expliquait ce qu'il avait accomplit. Elle décrocha sa tenue et se dirigea vers une des cabines de libres. Finalement, d'avoir été réveillée plus tôt que prévu, et en fanfare, avait du bon. Avant de mettre sa nouvelle tenue, elle la toucha sous toutes les coutures, admirant le travail fait... Etant habile elle-même de ses mains, elle ne pouvait qu'admirer le travail accompli mais c'est avec un émerveillement non dissimulé qu'elle l'enfila.

Elle lui allait à la perfection, étant tout à fait à sa taille. Elle tendit les bras au dessus de sa tête, plia sa jambes, fit des moulinets avec ses poignet et se cambra en arrière. Il n'y avait pas à dire, la tenue adhérait parfaitement et comme elle était à l'abri des regards, elle se permit une petite transformation pour la tester, pour tester sa tenue.
Elle choisit malgré tout quelque chose de discret, au cas où quelqu'un l'apercevrait, un oiseau par exemple. Mais elle ne resta pas longtemps en oiseau étant pressée de savoir le résultat. Elle redevint normal, et haut miracle, elle était habillée !
Si elle n'avait pas été aussi "âgée" peut-être aurait-elle sautée de joie...Mais elle préféra sortir le sourire aux lèvres en se dirigeant vers l'inventeur. Là elle lui envoya un sourire charmeur tandis qu'elle le félicitait.

-Vous avez fait de l'excellent travail, jamais je n'aurais pensé qu'un confrère puisse mettre au point une telle tenue. Je ne vous en remercierais jamais assez ! Et s'il vous plait, ne soyez pas gêné, je ne vais pas vous manger ! Soyez fier de votre prouesse.

Puis elle lui lança un petit clin d'oeil tandis qu'elle écoutait la video de Connor. Enfin le départ. Enfin la liberté ! Tout son instinct réclamait cette sortie, cette ouverture sur le monde. Elle avait tant pris sur elle pour contenir le plus gros de son instinct durant ces deux ans... Après tout, n'était-elle pas une femme du terrain? Quelqu'un ne travaillant qu'en extérieur dans sa grande majorité?
Alors elle ne fut guère offusquée de se rendre compte que c'était Andreas qui allait les diriger... Elle avait appris à le connaître, s'évertuant à faire le plus de choses possibles pour lui être utile ou pour qu'il voit qu'elle existe. Donc elle savait plus que quiconque qu'il tiendrait ce rôle à la perfection, d'ailleurs le fait qu'il garde toujours son mutisme malgré ses tentatives d'approchement le montrait assez...
Elle haussa les épaules : 50 min? Bien elle serait là, elle n'avait pas grand chose à faire ou à prendre.

Elle décida de ne plus s'attarder dans cet endroit et d'aller se préparer, ne faisant pas trop attention à une quelconque partie de cartes... Son instinct était presque poussé à l'extrème alors plus vite elle irait dehors mieux cela serait.
C'est donc en sifflotant qu'elle retourna dans sa chambre.