#1. Introduction

Chacun d'entre vous recevrez un message privé. Dès que vous l'avez lu, vous pouvez rejoindre tout le monde dans ce sujet, chacun à son tour. Que la partie commence !!


Le salon dit 'zen' était particulièrement réconfortant. Avec des tons très naturels et des mobiliers asiatiques, il parvenait à installer une ambiance calme et chaleureuse. Peut-être qu'elle contre-balancera le manque de sommeil des Seven...

Un à un, chaque membre du groupe entra dans le salon zen et s'assit sur l'un des nombreux fauteuils en rotin. La pièce était déjà allumée à leur arrivée.

EDA introduit alors trois personnes qui venaient d'apparaître dans la pièce.
Celui au centre était le plus connu. Il s'agissait de Connor Kingsley. Il avait l'allure d'un gars d'une vingtaine d'années, mais il était plus que ça. Cet homme qui dirige le H|2 était immortel, son âge réel n'était connu par aucun des Seven. Ni même de sa fille, Gabrielle. Leur chef était très charismatique, malgré tout, il pouvait passer pour un père et un conseiller, toujours à leur écoute dès le moindre problème. Avec le temps, les Seven avait appris à le connaître et parvenait à discuter sans avoir peur.
Le second, à la gauche de Connor, s'appelait Karl. Aucun des Seven ne l'avait vu auparavant. Il était plutot jeune, barbu, et mesurait à peine 1m65 à vue d'oeil. Karl ne semblait pas avoir la carrure d'un agent de terrain.
Ce trio si matinal était complété par une femme. La plus âgée des trois, environ la trentaine. Pourtant elle restait très attirante à cause de sa longue chevelure de boucles blondes. Une cascade qui ne laisse aucun homme de marbre. Cette femme était le portrait-type qu'on pourrait se faire d'une avocate: un tailleur soigné de couleur terne mais qui laisse percevoir de longues jambes très féminines, des lunettes rectangulaires, avec une monture noire, sur le nez, et un porte-documents sous le bras.

EDA la présenta en tant que psychologue. A leur entrée dans l'organisation, tous les Seven étaient passés par un entretien psychologique, mais tous n'avaient pas eu à faire avec cette femme qu'on appellait Heidi. Acilie la reconnut. Heidi l'avait suivi jusqu'à ce qu'elle se remette de la mort de ses proches. Quant à Ewan, il avait lui aussi été suivi par la psychologue, mais pour d'autres raisons. En effet, Ewan et son passé mystérieux passait pour être un sérieux risque pris par Connor selon quelques autres agents de l'organisation. Heidi était là pour permettre à Ewan de s'intégrer le mieux possible dans le groupe.
A son entrée, elle leur souria à tous les deux en guise de bonjour.

Connor prit la parole.

- Bienvenue à tous. Sachez que si vous êtes ici c'est parce que quelque chose d'important à nos yeux vient de se passer. Mais je pense que la meilleure des choses serait que Ninnen et par la suite Acilie racontent ce qu'elles ont vu cette nuit... mesdemoiselles.

Il fit signe à Ninnen de prendre la parole.

Lorsque vous arrivez, Andreas est déjà présent, installé dans l'un des sept fauteuils qui vous sont réservés. Il est fidèle à lui même, d'un calme olympien, les yeux comme perdus dans la contemplation d'une chose invisible au delà de ses mains croisés devant lui. Quand il est dans cet état, même pas la peine de penser à lui parler, ou du moins inutile d'espérer une réponse qui ne viendra sans doute jamais.

Il ne sort véritablement de son état de transe qu'avec l'arrivée des trois responsables de l'organisation. Il leur adresse un signe de tête respectueux, et écoute calmement ce qu'ils ont à dire, mettant ainsi de côté son impatience et sa curiosité débordante.

Ewan entra dans le salon zen pour constater qu'il était le deuxième arrivé. Comme a son habitude Andreas était parfaitement calme et ne dit rien à la venue d'Ewan. Ce dernier garda aussi le silence et partit s'adosser dans un coin sombre de la pièce, derrière les fauteuils qu'occuperaient les Seven. Il croisa les bras et attendis que ses compères les rejoignent à leur tour.

Quelques minutes plus tard tout le monde était présent et trois nouvelles personnes pénétrèrent dans le salon. Il y avait bien sûr Kingsley, mais aussi le docteur Heidi et un autre homme qu'Ewan n'avait jamais vu. Au passage la psychologue lui adressa un sourire ainsi qu'à Acilie. Pour toute réponse le jeune homme se contenta d'un imperceptible hochement de tête.

Connor prit la parole et Shade attendit que Acilie et Ninnen s'expliquent quand aux évènements de la nuit...

Ninnen suite à l'intervention d'EDA s'était dépêchée de s'habiller et de rejoindre le salon 'zen', aux côtés d'Acilie. Elle n'arrivait pas bien à comprendre ce qu'il s'était passé cette nuit, surtout à son réveil. Pourquoi était-elle alors nue?
Elle avait chassé cette pensée de sa tête en voyant le visage inquiet de sa petite protégée. De plus, elle ne devait pas être dans une meilleure forme et un meilleur état. Non, décidément quelque chose n'allait pas et cela la rendait très angoissée. Une attitude qu'on ne voyait que rarement sur le visage et la tenue de Ninnen au jour le jour.
Elle s'empressa donc d'aller au salon, salon dans lequel elle ne regarda même pas qui était présent, elle était tellement déboussolée qu'elle préférait ne rien dire, ne rien regarder. Si Connor les avait demandé c'est qu'il avait une bonne raison, peut-être même qu'il pourrait lui expliquer ce que ce rêve pouvait être.

Parce que ce rêve était des plus étrange mais surtout...avait paru tellement réel aux yeux de la métisse ! Elle attendit donc, installée dans un fauteuil non loin d'Acilie sa compagne de chambre que Connor apparaisse pour dire ce qu'il attendait.
Ce fut lorsque tout le monde était présent, qu'il entra : aussi jeune et énigmatique, avec deux autres personnes. Ninnen ne les connaissait nullement mais à voir l'allure du deuxième homme, cela devait être un scientifique. Quand à la femme, elle ne l'avait jamais vu mais semblait connaître Acilie et même Ewan.
Dès que Ninnen l'aperçut, elle se raidit doucement, encore lui ! A chaque fois qu'elle était en sa présence, elle se sentait aux aguets mais elle tenta d'oublier sa méfiance pour écouter Connor. Et ce qu'il annonça confirma ses inquiétudes. Elle et acilie avaient été témoin de quelque chose...

Avalant sa salive, reprenant son souffle, elle s'éclaircit la gorge et se mit à parler d'une voix calme mais quelque peu tremblante.

- Bien, je...Je viens de faire un rêve incroyablement réel. On aurait dit...je ne sais pas...Quelque chose se rapprochant de la pluie de météorite, c'était effrayant. J'étais devant la tour, sur une herbe fraiche attendant que le soleil se lève quand je me suis retournée pour apercevoir des colones de flammes. Tout était devenu cendres, le sol, les arbres et le mur de flamme se rapprochait inexorablement. J'ai tenté d'appeller quelqu'un, je ne sais qui, quand j'ai vu un hélicoptère décoller du toit de la tour du H|2. C'est...C'est alors que la tour explosa à plusieurs niveaux.

Avant de continuer la suite, elle fixa Connor droit dans les yeux, sans faire attention à de quelconques réactions provenant des autres 'Seven'.

- Les débris de la tour en flamme atteignirent l'hélicoptère et le firent s'écraser dans les flammes au sol tandis que le mur de flamme se rapprochait toujours plus, comme pour anéhantir complètement la tour...C'est à ce moment que je me suis réveillée en sursaut, Acilie à mes côtés me tenant le poignet. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé d'autres durant mon sommeil. Pour cela, Acilie tu dois me le dire.

Puis Ninnen s'arrêta brusquement de parler, tourna sa tête vers sa compagne de chambre et attendit en silence qu'elle lui dise s'il s'était déroulé quelque chose dans leur chambre. Ses mains qu'elle avait rejointes entre ses jambes, tremblaient légèrement, signe que d'avoir revécu son rêve pour l'expliquer avait été difficile.

Acilie était inquiète, trop pour le cacher. Elle n'avait pas eu le temps de demander quoique ce soit à Nimmen sur son rêve, son ressentie. Elles s'étaient vite habillées avant de rejoindre le salon 'zen'. Pendant le cours trajet, elle était restée silencieuse. Qu'aurait-elle dit de toute façon ? Elle présentait que leur appel avait un rapport avec ce qui venait de ce passer. Jamais encore, ils n'avaient été convoqués en pleine nuit ainsi.

Elle pénétra à la suite de l'asiatique dans la pièce. Elle adressa un regard circulaire autour d'elle avant de s'asseoir à son tour. La politesse qui la caractérisait s'était évanouie l'espace d'un instant. Un 'bonjour' collectif serait malvenu à ce moment précis voyant tous ces visages graves.

Puis trois personnes entrèrent ; elle remarqua tout abord Connor qui n'avait bien entendu pas changé d'un poil, puis un homme qui lui était inconnu et enfin Heidi, la psychologue qui l'avait aidé dans les premiers temps afin de faire le deuil de sa famille. Elle lui adressa un sourire amical mais ne put s'empêcher de noter qu'elle avait aussi une familiarité avec Ewan.

Connor prit la parole et il confirma ce qu'elle avait redouté : cette réunion spéciale était bien en rapport avec ce qui s'était passé il y a juste quelques minutes. Elle était encore sous le choc et chacun des personnes présentes pouvaient le voir juste au sourire qu'elle n'affichait pas et elle n'était pas en pleine création.

Elle avait les yeux rivés sur sa compagne de chambre écoutant attentivement tout ce qu'elle disait. Elle avait l'impression de voir la scène à travers les yeux de Ninnen. Elle se représentait mentalement tout ce qui se disait ressentant des sentiments qu'il lui était impossible de tenir éloigné. Les yeux dans le vague presque vitreux, elle se perdit dans le monde que décrivait la rêveuse.

Son prénom l'a fit sortir de ses pensées. Aussi vite qu'elles étaient venues, ses impressions la quittèrent la laissant désorientée. Elle s'autorisa un silence de quelques secondes avant de prendre à son tour la parole.

"Je… Un bruit m'a réveillé. C'était comme un raclement de gorge, un bruit étrange mais que je connaissais. Ce son accompagne généralement la mort. C'est la dernière chose que font ceux qui ont été contaminés : un râle qui provient du plus profond de la personne et vous transmet la douleur de l'agonie. Un bruit que je ne pensais plus jamais entendre."

Des larmes silencieuses s'étaient mises à couler. Elle revivait certainement toutes ces morts qu'elle avait vues et accompagnées. Mais, ils attendaient tous la suite, ils voulaient aussi comprendre. Alors, elle prit sur elle pour continuer faisant passer son regard de l'un à l'autre.

"Je ne pouvais croire que Ninnen était contaminée et allait, elle aussi, périr. Alors, je me suis approchée de son lit mais ce n'était pas elle qui y dormait… enfin pas son enveloppe humaine, mais elle s'était métamorphosée en un tigre blanc"

Elle aurait voulu rajouter 'magnifique' mais encore une fois, ces propos n'avaient pas sa place. De ce fait, elle continua son récit en décrivant exactement ce qu'elle avait vu et fait partageant ses sensations : comment elle avait pris la patte de l'animal qui s'était alors transformée en la Ninnen qu'ils connaissaient tous et comment cette dernière s'était réveillée à l'appel de son prénom.

Elle ne pouvait rien dire de plus. Et elle regrettait de ne pas pouvoir leur faire vivre à tous cette scène. Mais elle ne voyait pas en quoi ces informations pouvaient servir. Elle baissa les yeux et tenta d'assimiler ces informations et de reprendre un visage plus calme.

"C'est tout ce que je peux vous dire."

Il y avait fort longtemps que le jeune homme n’avait émergé des songes aussi tôt. Mais son horloge interne était trop assoupie pour qu’il se rende bien compte du moment de la journée… ou plutôt de la nuit. S’étirant comme un chat, il écouta la voix apaisante, et maternelle d’EDA. Comme à son habitude, lorsqu’il était en voix à voix avec l’ordinateur, il s’amusait à répondre avec bonne humeur, à l’humour de l’ordinateur.

« Faites moi penser à vous offrir des fleurs EDA… »

Adam cligna bêtement des yeux, avant de se mettre sur son séant. Il se leva alors, et enfila rapidement ses vêtements habituels. Fourrant ses mains dans ses poches, non sans avoir passé ses doigts dans son cuir chevelu au préalable, il se dirigea vers le salon ‘zen’. Son esprit alerte le tint un moment dans un état de demi-refléxion sur les raisons éventuelles qui pousser Kingsley à les réunir, ou du moins, à l’appeler.

Il entra dans le salon dit ‘zen’ et fidèle à lui-même, il lança, aux personnes présentes, un rapide « bonjour » parfaitement audible et plein d’entrain qui sonna cruellement déplacé. Se faisant plus petit, et se maudissant d’être poli, il trouva un siège, près d’Acilie.

Le jeune homme détailla les trois personnes qui entrèrent dans la salle, reluquant au passage la femme qui semblait connaître Ewan et Acilie. Il ne resta pas bien longtemps le regard rivé sur sa chevelure qu'il trouva fort agréable, reportant son attention sur le petit comité dans son ensemble.

Il écouta en silence la suite des élocutions verbales fusant entre les personnes, chargées plus ou moins d’éloquence. Il avait ouvert sa bouche trop vite en entrant, il ne s’y reprendrait pas en moins de dix minutes. Il jeta un regard en coin à son amie, qui semblait sujette à une crise silencieuse de larmes, trouvant le courage de reprendre son explication, sa description, son ressentie. Fraternellement, il posa sa main sur la sienne, en guise de réconfort, ne pouvant faire plus, et s’adaptant à la situation selon lui.

Adam laissa Acilie conclure. Son esprit commençait déjà à traiter les informations, à voir ce qu’il pourrait tirer de ça. Il avait envie de dire cyniquement que ce n’était qu’un cauchemar, et qu’il ne fallait pas en faire tout un plat, mais les effusions d’émotions qu’il avait ressenti chez les deux jeunes femmes l’incita à se taire, et à attendre que les responsables s’expriment, ou qu’un seven prennent le soin de parler à nouveau.

Connor, Karl et Heidi étaient restés silencieux tout le long de ces déclarations. Kingsley laissa la psychologue prendre la parole. Elle s'avança et fit face au groupe des Seven. Heidi déambulait de gauche à droite. On pouvait presque avoir l'impression qu'elle hypnotisait son auditoire.

- " Comme Acilie, nous avons été témoin de ce qui s'est produit dans la chambre grâce à la retransmission de EDA. Ce qui nous a troublé, c'est qu'un tel 'cauchemar' du moins, s'il en est, puisse troubler autant le pouvoir de transformation de votre amie Ninnen... "

Elle les fixa avec sérieux et un regard tranchant avant de reprendre.

- " Un tel cauchemar pourrait être engendré par un pouvoir... nous en avons discuté Connor Kingsley et moi-même. Il peut y avoir trois possibilités. Soit, le pouvoir de Ninnen, celui de transformation animale, évolue dans une toute nouvelle direction. Ninnen serait peut-être capable de ressentir le danger comme certains animaux aux sens développés. Soit, Acilie a créé une illusion malgré elle durant son sommeil profond, ciblant Ninnen, qui se trouvait dans la même chambre. Par conséquent, nous aimerions vous faire passer à chacune des examens psychologiques. Car nous savons que la maitrise d'un pouvoir peut nous échapper si notre inconscient est modifié. Une troisième et dernière solution est à envisager: un pouvoir extérieur. Mais plusieurs questions se posent alors: qui ? pour quoi Ninnen et dans quel but ? "

Elle laissa les 'étudiants' réfléchir à tout cela quelques instants puis retourna à la droite de Connor qui prit tout à coup la parole afin de rassurer les Seven.

- " A moins bien sûr qu'il s'agisse tout simplement d'un mauvais rêve ".

A son tour, il se rapprocha d'eux. Il s'agenouilla et saisit la main de Ninnen.

- " On va tout faire pour qu'une telle chose ne se reproduise plus. "

Il jeta un regard à sa fille Gabrielle puis reprit sa place auprès de Karl et Heidi.

- " Avant qu'Acilie et Ninnen ne parte avec Heidi pour discuter de ce qu'elles ont vécu cette nuit, j'aimerais vous faire part d'une nouvelle de haute importance. Voilà: je compte vous faire partir en mission. Pourquoi ? Car je vous sens prêt à relever les défis, après deux ans passés ici à votre entrainement. De plus, à la vue des rapports élaborés tout ce temps, vous semblez en bonne condition pour quitter le nid. "

Il souria en regardant de nouveau dans la direction de Gabrielle.

- " Et puis, une petite voix m'a dit que je pouvais vous faire une confiance aveugle... et je l'ai cru. Alors ne me décevez pas. "

Karl commença à piétiner d'impatience, le visage grimaçant. Qui était-il ?

Connor les briefait. Enfin ! Leur première mission... tous écoutaient avec attention.

- " Nous vous envoyons à Londres. Une première équipe d'agents du groupe s'y trouve. Hélas elle a échoué. Votre objectif sera triple. En compagnie des deux derniers agents, Nelson et Wong, vous devrez infiltré Le célèbre Muséum d’histoire naturelle de Londres. C'est le département de minérologie qui nous intéresse tout particulièrement. En plus de ça, il vous faudra stoppé deux Surhumains chaotiques et libérer les agents qui se sont fait prisonniers. Nelson sera là pour vous conseiller. De toute manière, vous serez toujours en connection avec EDA ou moi-même... "

Heidi laissa peu de temps aux deux jeunes femmes de réaliser ce qui leur arrivait. Elle les interpella assez froidement:

- " Mesdemoiselles, pourriez vous me suivre... "

Ewan avait écouté la conversation de bout en bout sans intervenir. Acilie et Ninnen avaient raconté les évènements qui s'étaient déroulés durant la nuit, elles semblaient plutôt secouée par ce qu'elles avaient vécus.
Simple rêve, prémonition ou intervention extérieure Ewan n'avait aucun avis là dessus mais une chose était sûr Connor et le docteur Heidi prennaient ça au sérieux.

Kingsley leur annonça ensuite qu'ils allaient partir pour leur première mission. Enfin ils allaient sortir de cette tour de verre pour affronter le monde extérieur. Shade n'avait rien contre les entrainements, mais il commençait sérieusement à s'ennuyer...Et rester cloitré dans le building alors qu'il y avait tout un monde à explorer exaspérait le jeune homme.

Lorsque Connor termina son discours il y eu un silence de quelques secondes, puis contrairement à son habitude Ewan prit la parole.

- "Par stopper les deux Surhumains, vous voulez dire quoi ?"

Il avait formulé sa phrase sans bouger de son coin d'ombre et en attendant la réponse de Kingsley ses yeux glissèrent vers l'homme inconnu. Il n'aurait pas su dire pourquoi mais il ne sentait pas ce type...

Ewan fut le premier à intervenir. Connor lui répondit aussitôt avec sérieux.

- " Les faire rentrer dans nos rangs, ou au moins les rendre incapables d'user leur pouvoir le temps de les transférer ici. Il vous faudra sans doute agir violemment ,et ce à l'encontre de vos principes, mais ces surhumains ne semblent pas être des enfants de coeur... je pense qu'on peut compter sur vous Ewan. Mais nous y reviendrons plus tard, quand Karl Urlov, notre inventeur, prendra la parole. "

Celui-ci ouvrit la bouche et dépita un rapide 'blabla' incompréhensible avant que Connor ne le saisisse à l'épaule pour l'arrêter.

- " Pas encore Karl. J'aimerais reccueillir d'autres avis et questions sur cette mission de la part des autres Seven. "

Le jeune Karl terriblement embarrassé fit un pas en arrière et baissa la tête quelques minutes.

Ninnen avait écouté les paroles d'Acilie en étant de plus en plus surprise, elle s'était transformée durant son sommeil ? Voilà pourquoi EDA lui avait fait la seule remarque amusante qu'elle faisait habituellement lors des entraînements sur le fait qu'elle était nue.
Comment cela était-il possible? Même lorsqu'elle était enfant, elle ne l'avait jamais fait, non, elle avait toujours une sorte de domination sur son don alors pourquoi maintenant pendant ce rêve? Elle était abasourdie, et pourquoi un tigre blanc? Elle tenta de chasser ses pensées en reportant son attention sur Connor et les deux autres, ils étaient en train d'émettre des hypothèses on ne peut plus interessantes mais d'un certain côté assez inquiétantes... Parce qu'en effet, pourquoi cela s'était-il produit ? Que se soit de la part d'elle-même ou d'Acilie, cela restait quelque chose d'étrange, ce qui éveilla la curiosité de Ninnen car à chaque fois qu'il y avait une nouveauté ou un mystère, la scientifique prenait le dessus sur la jeune femme normale.

Elle accepta le geste de Connor sans le quitter des yeux, ne venait-il pas de promettre qu'ils feraient tout pour comprendre? Elle aquiesça en silence puis reporta son attention sur sa compagne de chambre qui avait eu l'air d'être beaucoup plus bouleversée qu'elle-même. Un râle...Rien que d'y repenser, Ninnen frissona doucement. Elle voulait à tout prix avoir des réponses et elle les obtiendrait... En attendant, elle écouta les paroles de Connor sur une certaine mission. Enfin, ils allaient se libérer de cet endroit et parcourir le reste du pays, enfin leurs entraînements serviront à quelque chose ! Ninnen avait hâte comme l'est un chien lorsqu'il sait qu'il va sortir mais elle prit son mal en patience.
Cela n'avait pas l'air d'une mission simple, deux surhumains étaient mis en cause... Elle but donc les paroles de Connor quand la femme aux boucles blondes reprit la parole pour s'adresser à elle et Acilie.

Elle ne répondit rien mais se leva néanmoins pour suivre la psychologue. Elle n'en avait pas vraiment eu besoin en arrivant dans la tour et encore maintenant elle ne voyait pas pourquoi elle devrait en voir une... Mais elle voulait éclaircir cette nuit donc elle prendrait sur elle et suivrait cette personne, de toute manière Acilie serait là et elle avait peur pour elle, elle avait revécut quelque chose de son passé qui était douloureux... Alors elle voulait être avec elle pour l'aider.
Elle écouta aussi la remarque d'Ewan alors qu'elle approchait de la porte, elle se retourna vivement, elle avait très bien compris le sous-entendu et la réponse de Connor, renforçait sa méfiance à l'égard de l'homme dans l'ombre. Elle décida de prendre la parole avant de quitter la pièce.

- Avant de m'en aller, je voudrais juste demander une chose comme vous avez dit que cet homme était un inventeur. J'aimerais qu'EDA me fasse parvenir un message si jamais vous avez mis au point une tenue pour mes transformations. Et puis même, pour nous tenir au courant Acilie et moi. Merci.

Puis elle sortit de la pièce attendant sa compagne de chambre et Heidi. Plus vite elles auront passé les test mieux cela sera !

Le contact avec Adam durant son discours était presque passé inaperçu pour la jeune femme. Elle avait été tellement absorbée par ses propres paroles et émotions qu’elle avait créé une bulle autour d’elle. Ce n’est que lorsqu’elle posa son regard sur sa propre main qu’elle prit conscience de ce geste. Elle sourit tristement à son compagnon lui faisant comprendre que tout irait bien.

Ce n’était qu’un mauvais moment à passer. Dans quelques heures, elle irait mieux. Il fallait seulement qu’elle range ça dans un coin de son esprit. Elle avait juste à faire à des réminiscences de son passé, des fantômes qui continueraient à la hanter mais il fallait qu’elle fasse avec.

Heidi prit alors la parole. Ils avaient pu voir la transformation de Ninnen… Alors pourquoi la faire parler ? Un d’eux n’aurait-il pu raconter tout à sa place ? La psychologue savait pertinemment que tout cela terminerait dans les larmes. Serait-ce une de ses fameuses épreuves dont elle lui avait parlé ? Elle aurait pu lui épargnait cette peine mais avait choisi de la lui infliger.

Elle ? Avoir crée une illusion qu’elle aurait été capable de voir sans l’avoir projeté dans l’esprit d’un tiers ? Non, elle avait essayé il y a un peu plus de deux ans et n’y était jamais arrivée. De même, elle n’avait pas pu envoyer une illusion dans les rêves de Ninnen, elle vivait littéralement les illusions qu’elle créait. Ce ne pouvait venir d’elle.

C’était donc le pouvoir de Ninnen qui se modifiait, un pouvoir extérieur était à exclure. Il était évident pour chacun que la portée de leur pouvoir était limitée. Il aurait fallut qu’il soit proche. Et aucune personne ici n’avait de tel pouvoir…

Puis Connor parla à son tour. Il voulait leur confier une mission et cela grâce à l’entremise de Gabrielle. Ils savaient tous ici que c’était sa fille et elle avait du y être pour quelque chose. Elle était heureuse de cette nouvelle mais uniquement parce qu’elle pourrait sortir de ces quatre murs. Enfin si on lui demandait, elle dirait que cela permettrait de voir ce qu’ils valaient en groupe et qu’ils pourraient enfin agir pour le bien de la superhumanité.

Elle se leva à la suite de Ninnen pour se soumettre aux tests. Elle aurait voulu refuser, leur faire part de ses déductions mais les autres auraient vécu cela comme une gaminerie. Et elle savait que son jeune âge et ses blessures passées étaient déjà un sacré boulet vis-à-vis de certains.

Les modalités de la chose lui importaient peu pour le moment. D’ailleurs, elle n’assisterait sûrement pas au petit briefing qui allait suivre. Mais elle était intriguée par l’homme qui se prénommait Karl, il était donc inventeur… Enfin un peu d’imaginaire entrait de nouveau dans sa vie.

Elle sortit silencieusement de la pièce. Les prochains jours allaient être riche en rebondissement et en action, et elle n’avait pas besoin de lire dans l’avenir pour le prédire.

Andreas, toujours calme et silencieux, semble concentré et légèrement soucieux, ce qui n'est pas très bon signe chez une personne masquant tant ses sentiments habituellement. Une chose est sure, il n'a pas l'air de prendre tout cela à la légère. Il prend mentalement note de tous les éléments apportés sur cette affaire. Pour lui, il s'agit clairement d'une sorte de vision, de prémonition. Peu importe qui ou pourquoi, ce qui compte vraiment c'est le message qui est passé via ces images. On pourrait ici en tirer deux interprétations principales : soit il s'agit d'une mise en garde implicite contre un risque à venir, soit c'est une menace clairement exprimée. Andreas ne dispose pas de suffisamment d'éléments pour conclure, mais il a acquis la quasi certitude qu'il ne s'agit pas d'un pur hasard, d'une peur inconsciente de Ninnen, ou d'une quelconque perte de contrôle de son pouvoir par Acilie durant son sommeil. L'hypothèse d'une manipulation avec pourquoi pas Acilie comme intermédiaire inconsciente paraît déjà plus plausible. La transformation de la seven en animal sauvage pourrait être dès lors une réaction instinctive de son esprit suite à une agression psychique subtile qui se serait manifestée chez elle par une utilisation de son pouvoir. Cette explication lui semble cohérente au vue des faits à sa disposition et de sa connaissance propre des différents protagonistes.

Andreas se désintéresse complètement des autres "seven" et ne se préoccupe vraiment que des informations qu'il attrape à la volée, et des trois personnes se tenant face à eux. Le charme indéniable de la jeune femme ne le laisse pas indifférent, c'est pourquoi il porte rapidement son attention sur les deux hommes afin de se rafraîchir les idées et de ne pas détourner son esprit du but de compréhension qui s'est fixé. Sans un minimum de rigueur, on ne parvient à rien. L'homme en retrait est un inconnu et c'est pourquoi Andreas tente de cerner rapidement sa personnalité, analysant ses mouvements, ses réactions, tout ce qui pourrait trahir sa personnalité ou des informations utiles sur sa personne. Une fois ceci fait, il revient à celui qu'il considère comme une sorte de mentor : Connor.

L'annonce de leur première mission fait naître un sourire discret sur les lèvres de l'ancien militaire, mais celui-ci s'efface bien vite, car il sait très bien que dehors les choses seront différentes. Ils ne bénéficieront plus de cette enceinte protectrice, ils seront livrés à eux-même et devront tout faire pour atteindre les objectifs qui leur seront fixés. Des souvenirs douloureux viennent danser au fond de ses yeux. Il les chasse toutefois bien vite de son esprit, les renfermant à leur place dans une malle au plus profond de son être avec les autres chimères de son passé aujourd'hui révolu. Andreas liste mentalement les différents buts de la mission, et rapidement, sans pourtant disposer de plus d'information utiles, un schéma tactique commence à se dessiner en lui. Il le met de côté, prêt à resservir plus tard.

Savoir qu'il leur faudra sans doute neutraliser deux personnes possédant tout comme eux des dons particuliers n'est pas un élément négligeable, et il espère que chacun saura avoir la force nécessaire le moment venu. Il voit cette première mission comme une bénédiction, un moyen de tester ses compétences, de voir les résultats effectifs d'un entraînement rigoureux, mais aussi la possibilité de mieux découvrir les autres membres du groupe.

Un nouveau sourire, large et amusé cette fois, fend son visage quand le scientifique entame son explication complexe, avant d'être rapidement interrompu par le grand patron du H|2.

Andreas n'étant pas du genre très causant, et n'ayant rien de particulier à ajouter pour le moment, du moins pas en public, il se contente de garder le silence, hochant la tête de temps à autres selon les propos tenus. Il est impatient d'en savoir un peu plus sur la mission, l'organisation ,et leur équipement.

Le jeune homme, impassible, laissant les différents interlocuteurs se répondre, exposer leurs idées, et donner quelques informations sur leur avenir, jouer avec une tige en bois, le faisant circuler entre ses doigts, les yeux rivés dessus. Il eut un mince sourire lorsque le chef parla de la mission à venir. Bien entendu, ils leur fallaient des informations supplémentaires, mais apparemment, c’était déjà prévue au programme. Continuant son petit manège avec sa tige en bois, récupéré on ne sait où, il leva les yeux, sa dextérité à cet exercice ne semblant pas le moins du monde altéré.

La psychologue devait emmener Acilie et Ninnen pour une petite visite. Pour lui, il s’agissait d’un mauvais rêve, engendré par il ne sait qu’elle hormone féminine, et Ninnen se sentant agressée, avait prit l’apparence d’un beau félin. Dangereux un félin, faut pas croire, malgré leur bouille sympathique. Il garda cette remarque hautement scientifique et pertinente pour lui. Ce n’était pas le moment pour passer pour un misogyne pseudo scientifique en herbe, pas verte du tout.

Ceci étant dit, le jeune homme aurait bien passé un entretien avec la psychologue, pour des motivations tout autre que les deux jeunes femmes. Il n’y a pas à dire, le style femme fatale, boucle d’or et lunette, avait de quoi pousser certains mâle au défis. Bien sur, il resta le derrière vissé dans sa chaise, n’esquissant pas même un mouvement. Il lui aurait fait une cour dangereuse, étant donné qu’elle aurait joué de son métier pour le déstabilisé en analysant son comportement. Se secouant les neurones, il revint dans le monde des vivants, reportant son attention sur le prétendu inventeur qui était partie dans une tirade incompréhensible, vite coupé par Connor.

Il passa ses bras derrière sa tête, comme s’il voulait faire des abdominaux au sol, et il se cala confortablement dans le siège dont il disposait pour l’heure. Il avait presque envie de siffloter et de poser ses pieds sur la table. Il n’en fit rien. Deux humains avec des dons, semant le chaos sur leur passage. Il soupira, sachant pertinemment que s’était deux parmi tant d’autres. Quelle espèce de merde. Toujours des gens pour profiter des autres. S’égarant aux commandes d’un jet, il aspirait à revoir les nuages, à sentir la poussée des réacteurs dans son corps, se retrouvant collé au siège, la vision s’obscurcissant un moment… le voile noir qu’ils appellent ça. Nostalgie quand tu nous tiens.

Les femmes sortirent, et Adam fit rapidement un tour de table du regard, croisant probablement les yeux de certains seven. Les choses sérieuses allaient pouvoir commencer.

Gabrielle n'était plus que la seule femme dans le salon 'zen'. Les autres prirent la direction d'une pièce plus intime pour le test psychologique.

Connor finit de reccueillir les réactions des Seven restant. Il croisa le regard de Karl pour lui annoncer ce qu'il attendait tant: Présenter la mission de manière technique.



Karl commença étrangement par déboutonner sa veste, et en sortit 7 cordons munis de sortes d'émetteurs. Il les distribua au petit groupe, tout en demandant à Adam de bien vouloir donner les deux derniers à Ninnen et Acilie.

" - Il s'agit d'APOD. Une sorte d'amélioration des Ipod d'antan. Ils se portent comme un chaîne autour du cou. Comme vous le constatez, c'est très léger. L'Apod sera un élément crucial lors de vos missions. Il est multifonctionnel. Tous vos Apods sont sur une même fréquence, ce qui vous maintient en contact, et ce malgré la distance. De plus, au moindre souci, vous êtes directement en contact avec EDA ou mr Kingsley lui-même !

- Pourvu que cela n'arrive pas de si tôt.

Connor retourna dans le silence et laissa parler le brave Karl.

- C'est réellement l'outil de communication par exception. Il lui est intégré une puce, permettant de vous localiser à tous moments. De même, je lui ai intégré une autre puce qui transmet vos signaux vitaux seconde après seconde à notre cher EDA. Parmi les gadjets dont je suis le moins fière, vous aurez la possibilité de prendre des photos et de filmer de courtes scènes, elles aussi transférables à l'ordinateur central du H|2.

Il les regarda, sourire aux lèvres, très émotif.

- L'Apod n'est-il pas parfait ?
Bon, un autre dossier maintenant. Votre transport !

- Vous irez par la route, même si je vous accorde que les routes n'ont plus été révisées depuis 'vous savez quoi'. Bon, oubliez le bolide sportif, et laissez vous entrainer à toute allure par un van sophistiqué et à l'épreuve de tous les dangers, un tout terrain comme on en fait plus.

Karl mit la main dans la poche de son veston. Il farfouilla quelques secondes, en vain. Il les observa, l'air penaud. Connor, sourire en coin, chercha lui aussi quelque chose dans l'une de ses poches. Il en sortit quelque chose de métallique qu'il lança en direction d'Adam.

- Tenez. Vous serez chargé de mener les Seven à bon port. Et pas d'excès de vitesse...

Karl joigna le bout de ses doigts et les fit bouger d'avant en arrière. Il baissait la tête avant d'inviter le groupe à le suivre pour s'apercevoir de la technicité du véhicule.

- En même temps, nous feront un arrêt au stand d'armements. Il vaut mieux sortir couvert... "

Karl mena les Seven jusqu'à l'intérieur d'un ascenceur. Connor les salua d'un rapide geste de la main avant que les portes ne se referment.

Perplexe, Karl appuya sur le 3ème bouton en partant de la droite, puis le second de la troisième rangée.

- " Excusez moi, je je ne suis pas très habitué avec cet ascenseur. Il ne m'aime pas trop... la dernière fois j'y suis resté bloqué. Et quand vous êtes claustrophobe, ce n'est pas la meilleure chose qui puisse vous arriver. "

La cabine était suffisamment grande pour que 10 personnes se tiennent debout sans devoir se coller les uns les autres. Les indicateurs montraient que la cabine descendait.

Adam qui n’était pas un férue de technologie, regarda l’APOD d’un drôle d’air. Bien sur, il connaissait pas mal de chose dans les petits bijoux technologiques, de part sa fonction de pilote dans l’armée. Il ne pouvait pas faire l’impasse la dessus. Mais après, tout ça lui passait par-dessus la tête. Il écouta, toujours dans sa position de décontraction totale, à savoir les mains derrières la tête et se balançant légèrement sur sa chaise, le dos confortablement callé contre le dossier, il écouta donc les louanges que proféré l’inventeur, sur son petit jouet. A la question qui n’attendait pas de réponse, Adam grogna :

« Parfaitement parfait… »

L’objet était posé devant lui, et il le lorgnait d’un air neutre. Il y en avait trois, un pour lui, et deux restant, pour Acilie et Ninnen. Résolu à faire bonne figure, il passa les trois autour de son cou après s’être redressé, de la sorte, il n’oublierait pas de les remettre à leur propriétaire.

La conversation vira magiquement vers quelque chose d’un peu plus profond : un van. Un sourire apparut sur le visage du jeune homme quand il apprit qu’il devrait le conduire. Il attrapa les clefs en vol et les fit tourner un moment, le doigt niché dans le rond du porte-clef.

« Vos enfants arriveront à bon port M’sieur. »

Pas d’excès de vitesse… Des routes pour eux tout seuls, la tentation serait grande. Mais bon, il n’irait pas trop vite, sans aller trop doucement non plus. Disons qu’il ne tiendrait pas compte des anciens panneaux de signalisation maintenant caduques. Conduire aller lui faire du bien. Il y avait longtemps qu’il n’avait pas fait quelques kilomètres au volant d’un véhicule quelqu’il soit. Cette mission avait du bon.

Tout projet envers des femmes envolés, le jeune homme se leva machinalement en pensant aux prairies vertes, au paysage défilant derrière une vitre, et suivit le petit groupe, qui devait faire une halte à l’armurerie. Une bonne chose aussi… Mais il se demandait bien ce qu’il l’attendait.

Gardant un œil sur le claustrophobe, Adam s’appuya contre la paroi de l’ascenseur, attendant que l’engin progresse vers le niveau où ils voulaient tous se rendre. Espérons simplement que l’ami Karl ne tombe pas dans les vapes…

Karl transpirait beaucoup et se frottait sans cesse la barbe. Il poussa un 'ouf' de soulagement quand le signal de l'ascenseur retentit. Les portes s'ouvrirent sur un spacieux hangar.

Plusieurs Surhumains y travaillaient avec zèle. Ewan, Andreas, Adam et les autres pouvaient s'apercevoir de leur pouvoir: l'un parvenait à faire fondre le métal en le touchant de sa main, l'autre rapetissait et grandissait afin de fignoler le fameux van des Seven.

Karl les présenta brièvement. Le fondeur s'appelait Jack, et le changeur de taille répondait au nom d'Ivan. Ils leur firent un léger sourire avant de partir pour l'arrière salle.
Karl se retourna auprès de ses nouveaux amis, émotif comme jamais.

" - Voici mon bébé : HDO3-MGX.

Le véhicule était recouvert d'un gris-noir métallisé et à première vue semblait très spacieux. Deux sièges à l'avant. Six autres à l'arrière. Les portes étaient coulissantes et les vitres paraissaient opaques de l'extérieur. Karl leur présenta rapidement le coeur de sa favorite : confortable, sécuritaire, fonctionnel. Rien ne semblait manquer au van.
Karl leur confia tout de même un petit secret:

- Au cas où Adam serait hors-course...

Il pouffa de rire avant de continuer.

- Je disais que si Adam n'était plus capable de conduire le van, il vous reste un moyen très simple pour voyager... EDA. Ils sont tous les deux connectés, ainsi EDA peut prendre le volant au cas où Adam...

Il s'amusa encore quelques secondes avec son jeu de mot. Ensuite Karl plus sérieux les mena vers un atelier, où se trouvaient différents gadgets.
Il saisit une paire de lunettes stylée à la manière futuriste.

- Par exemple, prenons le W-Captor. Tel un espion, vous pourrez vous infiltrer et percevoir à l'avance les mouvements de vos adversaires afin de ne pas vous faire repérer. En effet, le W-Captor identifie les corps en mouvements et affiche la distance qui vous en sépare. Prenez-en un pour le groupe... pour le moment je suis en rupture de stock.

Il se dirigea ensuite vers un ensemble de cubes métalliques pas plus grands que des paquets d'allumettes. Ils étaient munis d'un indicateur lumineux de couleur vert.

- Ah. Je les aime bien ceux-là. Il s'agit d'explosifs à commande vocale. Chacun de vous en portera un. Ils sont à utiliser en dernier recours... vous vous doutez pourquoi. Bon, il vous faut les initialiser à votre voix maintenant. Pour exemple, Andreas, venez par ici.

Il lui déposa dans la main l'une de ses bombes très dangereuses.

- Maintenant parlez, dites une phrase n'importe laquelle. Votre bombe ne réagira qu'à votre seule voix juste après que je l'aurai verrouillé. Biensûr, l'avantage de ce arsenal c'est de pouvoir jeter votre explosif et dire n'importe quoi dans le même temps pour que la bombe s'enclenche et fasse 'boum'... "

EDA prit la parole pour conseiller les Seven.

- " Il est préférable de vous maintenir à une phrase de code, elle indiquera à vos alliés que vous êtes sur le point de jeter une lourde charge explosive dans le périmètre. Il vaut mieux prévenir que guérir. Ce n'est pas pour autant que je remet en cause les qualités de Gabrielle. "

Andreas passe l'APOD à son cou, et écoute attentivement les informations fournies par Karl. Les différentes fonctions de l'APOD lui semblent suffisantes et permettront sans aucun doute une meilleure coordination sur le terrain.

Vient ensuite l'explication concernant leur moyen de locomotion, il s'agirait d'un van sophistiqué. Apparemment, le poste de pilote serait occupé par Adam. Cela ne pose aucun problème à Andreas, connaissant les compétences d'Adam dans ce domaine, et étant satisfait de ne pas avoir à conduire lui même.

L'annonce d'un arrêt au stand d'armement fait naître un sourire amusé sur son visage. Depuis le temps qu'il attendait qu'on en vienne vraiment à l'équipement de survie.

Ils pénètrent tous dans l'ascenseur. Andreas prend place au fond dans un coin, et garde le silence. Il n'aime pas beaucoup les endroits aussi clos, mais au fil du temps il s'y est habitué, et ne manifeste donc aucune anxiété apparente.

Une fois dehors, Andreas suit le groupe calmement, notant tous les éléments possibles. Il mémorise les noms, visages et pouvoirs des agents du H|2 qu'ils croisent. Il porte ensuite son attention sur le van. Il ignore tout bonnement l'humour pitoyable de l'inventeur.

Ils arrivent finalement à l'atelier, ou Karl leur montre les différents objets qu'ils auront à leur disposition pour la mission. Les lunettes sont des plus intéressantes, et leur application pratique s'échaffaude rapidement dans l'esprit d'Andreas qui sait déjà comment elles pourront être utilisées durant leur mission.

L'inventeur s'approche bientôt de lui et dépose dans sa main ce qu'il expose être comme une bombe portative de forte puissante. Andreas la recueille avec précaution dans sa main, sans pour autant paraître nerveux ou autre. Ce genre de jouets explosifs, il en a manipulé des centaines au cours de sa vie. Comme le lui demande Karl, il prononce une phrase afin de synchroniser vocalement sa voix avec le système électronique de la "grenade".

- Sector Clear

Un léger sourire se dessine sur ses lèvres suite à ces mots. Il est le seul à comprendre pourquoi cela l'amuse, et il ne cherche pas à leur faire partager le pourquoi du comment. Une fois la reconnaissance vocale effectuée, il tourne la tête vers l'inventeur, attendant les prochaines instructions.

Après avoir examiné l'APOD d'un air perplexe Ewan le passa autour de son cou. Le jeune homme n'était pas un fan du travail en équipe, il avait toujours agit seul toute sa vie, mais deux ans d'entrainement aux côtés de ses camarades 'Seven' lui avait appris à respecter les qualités des autres Surhumains et à comprendre que parfois une collaboration pouvait faire de grandes choses.

Après un court trajet en ascenseur Karl leur présenta plusieurs personnes qui s'affairaient sur des plaques de métal. Ewan nota leurs pouvoirs et rangea l'information dans un coin de son cerveau, sa pouvait toujours être utile.
L'inventeur leur présenta ensuite le van qu'ils utiliseraient pour leurs déplacements. Adam aurait la charge de le piloter et il semblait en être très content.
Karl se lança dans quelques tentatives pitoyables de faire de l'humour et ne récolta pour toute réponse que les regards noirs d'Ewan. En effet depuis qu'il l'avait rencontré quelques minutes plus tôt il avait décidé qu'il ne l'aimerait pas. Pourquoi ? Le jeune homme ne le savait pas lui même mais la décision était prise...

Ils se dirigèrent ensuite vers l'armurerie où l'inventeur leur présenta tout un tas de gadgets. Shade n'aimait pas trop ce genre d'engins, il préférait se reposer sur ses propres compétences que sur des bidules électroniques. Peut être que son aversion pour l'inventeur venait de là ? Malgré ça l'explosif à reconnaissance vocale éveilla sa curiosité.
Ewan arracha le siens de la main de Karl et le porta à sa bouche.

- "Karl"

Ceci dit Shade fit un grand sourire au scientifique puis lui rendit son jouet.

- "Verrouillez la. Et faites en sorte que je n'ai jamais à vous appeler..."

Karl voyait bien que l'humour n'était pas le fort de Seven.

- " Nous ne ferons aucun test de grenade. Passons au reste de l'armement.

Il s'avança vers des armes à feu. Du moins en apparence. Karl leur expliqua que les balles étaient remplacées par des sédatifs. Un moyen utile pour mettre hors combat un puissant Surhumain.

- Vous en aurez trois au total, avec plusieurs 'flèchettes', ce sera amplement suffisant. Petit détail: au plus près vous serez de la cible, au plus près vous toucherez au but. De telles armes ne sont pas pratiques pour les combats à longue distance, je pense que vous l'avez compris.

Par la suite, Karl leur indiqua un arsenal plus ordinaire.

- Les classiques. Trois lames courtes, à manier avec prudence, deux fumigènes pour le brouillard de guerre, et deux matraques. Vous distribuez ça équitablement entre vous, selon vos envies.

Il inspira profondément et expira bruyamment.

- Nous avons fait le tour du département des armes. Passons à vos combinaisons.

Il mena les Seven dans un autre hangard, appelé Nr 5.

- Je suis loin d'être un styliste. Enfin, voyez par vous même ces combinaisons. Elles sont plutôt résistantes, tout en gardant beaucoup de souplesse.

Les tenues étaient fait de cuir. Elles paraissaient bleu-nuit. Sauf une, très noire.

- Celle-ci est pour vous Ewan. Connor m'a expliqué que vous aimiez l'obscurité. Et bien avec cette combinaison vous serez assuré de ne faire plus qu'un avec l'obscurité. Satisfait ? "

... deux silhouettes famillières surgirent derrière eux. Ninnen et Acilie vennaient de les rejoindre. Le test semblait terminé.

Comme un gosse, le pilote, accessoirement de chasse, mais maintenant de van, regardait les différentes choses qui se présentaient à lui : Les surhumains avec des pouvoirs adaptés à leur job et qualification, avec eux, la qualité du matos ne serait pas en reste, il en était persuadé ; les différents objets disposés un peu partout, et les petits accessoires de mission que leur présenta Karl.

*HDO3-MGX… tu parles d’un nom… Je ne le retiendrai jamais.*

Le jeune homme s’approcha et passa une main sur la carlingue, l’assimilant à un coucou. Il ne lui fallut guère longtemps pour renommer le van, ajoutant une touche d’humanisme, de personnification, du moins, un hommage aux séries de sa jeunesse, culte :

*Tu seras pour moi, Kit, alias K-2000 mon gros, même si tu ne joues pas dans la même cour.*

Fier de lui, c’est avec un sourire qu’il accueillit la blague foireuse de l’inventeur. On aurait put croire que s’était suite à cette tentative d’humour subtile que le jeune homme avait les dents à l’air, une expression de contentement non dissimulée sur le faciès, mais il n’en était rien. Pour sur, Adam n’avait pas saisi le jeu de mot. Dans une tentative de ne pas laisser un vent s’installer, il lui tapa amicalement le dos, d’une bourrade du plat de la main :

« Au cas où j’serai hors course hein ! »

Il n’avait rien compris, mais pour faire bonne figure tout du moins, auprès de l’inventeur. Apparemment, les collègues seven ne bronchèrent pas tellement à la tentative d’humour. Adam refourra les mains dans ses poches, sentant les clefs buttaient contre ses doigts, comme un appel solennel à l’escapade. Bientôt… Et il ne comptait pas laisser les commandes à EDA. Non, les fleurs pour cette dernière, et le volant pour lui.

Karl leur montra ensuite une paire de lunettes. Bien jolies en tout cas, Adam n’en aurait pas voulu. De prime abord, elles n’étaient pas adaptées aux traits délicats de son minois. Il avait les siennes, qu’il gardait soigneusement dans sa chambre, même si elles n’avaient rien d’extraordinaire.
On en vint rapidement aux explosifs. Il prit le sien, se demandant s’il devrait s’en servir un jour. A coup sur, il pourrait le faire voleter vers des victimes et le faire péter. Une formule magique pour le déclencher. Avant qu’il n’ait pu dire quelque chose, il remarqua l’humour noir d’Ewan, concernant le mot à prononcer pour faire exploser le dispositif… Heureusement qu’EDA à dit une phrase code… Se rembrunissant un peu, il marmonna simplement à son explosif :

« Bigbadaboum boum… »

Petit clin d’œil à un film qui met en avant une belle rousse et une bande de rugueux mal intentionnés, le jeune homme d'humeur petit écran, fourra machinalement la bestiole explosive dans sa poche. Ils passèrent aux armes. Concernant les fléchettes, il pourrait toujours donner un « coup de main » aux projectiles pour se diriger comme de petits missiles tête chercheuse vers la cible… Question de dextérité du cerveau…

« Si vous permettez, je prend un pistolet à fléchette, je pourrai magner le projectile… Et je suis un pacifique violent convaincu. »

S’il se mettait à faire de l’humour lui aussi, la compagnie avait de sérieux soucis. Un sourire franc et posé sur son visage, le jeune homme s’approcha, et se saisit dudit objet. Pour les commentaires, on verra plus tard. S’il restait des choses, un couteau ou une matraque ne serait pas de refus, le premier pouvant toujours servir dans toutes les situations possibles qu’un militaire pouvait rencontrer. Mais qu’importe pour le moment.

On passa au combinaison en cuir. Il grommela, espérant être le seul à se comprendre, ne relevant pas tout de suite que Acilie et Ninnen revenaient, accompagnées, ou non de la susnommée sujet du 'grommellages' :

« Je me demande si il y a une affiche présentant Mlle Heuschmann comme modèle la dedans… »

Prenant celle qui semblait être la sienne, il la posa sur son avant bras alors replié, ne désirant pas se foutre en caleçon devant la petite bande, malgré leur intimité précaire pendant deux années. Surtout que les deux femmes manquantes venaient de pointer leur nez...

La séance avait été aussi courte qu’intéressante. Mais aussi affreusement mystérieuse. Les questions auxquelles elles avaient eu le droit ne l’avaient nullement éclairées sur les raisons de ce rêve. La jeune canadienne n’en était pas plus avancée et elles avaient raté leur premier briefing.

« Elle est toujours comme ça, beaucoup de questions sans grand rapport avec le sujet mais elle est extrêmement compétente. »

Les deux jeunes femmes étaient dans l’ascenseur qui les descendait au hangar numéro 5. C’est la seule phrase qui passa le seuil de ses lèvres durant le voyage. Elle s’était tout à fait remise des épisodes de ce soir et même s’il était assez tôt, elle était en pleine forme. Tout était déjà passé. Durant ces deux années, elle avait appris à ravaler ses petites choses qui la contrarier.

La porte s’ouvrit enfin. Le petit groupe était regroupé autour de Monsieur l’inventeur qui semblait être déjà passé aux uniformes. S’approchant de ses compagnons, elle ne prit réprimer un sourire à la réflexion d’Adam.

« Je lui en demanderai une la prochaine fois que je la verrais, Ady. »

Elle savait pertinemment que ce surnom n’était pas très apprécié par ce dernier mais c’était plus un clin d’œil qu’une réelle provocation.
Elle jeta un coup d’œil aux combinaisons : en cuir et au couleur bleu nuit. Assez simple, elle paraissait néanmoins adaptée à ce qu’ils allaient faire. Enfin, ça elle le devinait des films qu’elle avait vu au cours des ses petites vies. Mais elles manquaient cruellement d’originalité. Enfin, on ne peut pas trop en demander : ils n’étaient pas dans une boutique de vêtements. Elle se tourna vers Karl.

« Elles ont quelque chose de spéciale ? ignifugée ? ou peut-être modifiable ? »

Elle s’arrêta consciente qu’elle allait un peu trop vite en besogne et que tout allait lui être expliqué, leur être expliqué. Elle se contenta de sourire ne montrant aucun signe de malaise. Pour elle, elle n’avait rien fait de mal si ce n’est s’être intéressée. De plus, les trois bons hommes n’étaient pas connus pour leur « causerie ».

Ninnen fut surprise d'entendre Heidi dire que c'était fini pour l'instant. Elle ne les questionnait pas plus? Cela lui suffisait? Elle ne montra néanmoins pas sa surprise, ou d'une manière pas très prononcé et suivit la psychologue. Quoiqu'il en soit, elles auraient sûrement le droit plus tard à un nouvel interrogatoire... Ninnen ne s'en formala donc pas trop et pénétra dans l'ascenseur à la suite d'Acilie après que la femme aux boucles blondes ai entré un code.
La cabine était silencieuse tandis qu'elle descendait jusqu'au hangar 5, Acilie prit la parole qu'une seule fois, ce qui confirma les pensées de la métisse. Heidi reviendrait donc à la charge mais plus tard, après leur mission. Elle aquiesça en silence aux paroles de la jeune fille et elle attendit qu'elles arrivent à bon port. Plus le temps passait et plus elle était excitée à l'idée de sortir et d'accomplir une chose nouvelle depuis ces deux passées dans cet endroit.

Lorsqu'elles pénétrèrent dans le hangar, les Seven étaient regoupés autour de l'inventeur, celui-ci avait l'air de promouvoir un nouveau produit. Enfin, c'est ce qui sautait aux yeux de la jeune femme, on aurait dit un publicitaire vantant son produit avec amour et volonté. Cela ne pu l'empêcher de sourire doucement alors qu'elle s'approchait aux côtés de sa compagne de chambre qui ne manqua pas de répondre à la petite boutade d'Adam.
Elle garda un petit sifflement d'admiration lorsqu'elle aperçut enfin pourquoi il s'était permis de faire de l'humour. Les combinaisons étaient magnifiques aux yeux de Ninnen, elles avaient l'air souple, confortable et très maléable mais elle allait poser la question de savoir si elles avaient autre chose de spécial quand Acilie le fit avant elle. Ele souria de nouveau mais d'un sourire en coin cette fois-ci, décidément elles étaient sur la même longueur d'onde. Mais cela ne l'étonnait pas puisqu'à voir la tête des autres, ils ne devaient pas beaucoup parlé depuis tout à l'heure.

Ah ce qu'elle aurait aimé être là ! C'est à ce moment là qu'elle remarqua qu'Adam portait trois gadgets autour du cou, les autres avaient l'air d'en avoir également. Elle s'approcha alors de lui pour lui poser la question.

-Est-ce que ces gadgets sont pour nous Adam? Ceux qui sont autour de ton cou j'entends.

Puis elle chercha du regard Andreas, comme d'habitude il était concentré, calme et plongé dans un certain mutisme. ll devait enfin se trouver dans son élément, parler de mission, d'armes, de gadgets... Puisqu'il était militaire, cela devait forcément l'interessé. Quand à Gabrielle, elle ne la remercierait jamais assez d'avoir convaincu son père.
Mais elle se reconcentra sur les explications, n'osant pas trop prendre encore sa combinaison.

Une fois sa mini-bombe verrouillée par l'inventeur, Andreas la glisse dans une de ses poches qu'il referme avec précaution. La manière avec laquelle Ewan arrache des mains du scientifique l'une de ces petites merveilles de technologie, a le don d'exaspérer le jeune homme. Ce type avait vraiment quelque chose de mauvais en lui, même s'il lui ressemblait sur certains points. Cette petite ressemblance faisait d'ailleurs un peu peur à Andreas qui s'interrogeait souvent à ce sujet. Il avait une sorte de mauvais pressentiment qu'il ne parvenait pas à expliquer. Il chassa cette idée de son esprit, et tenta d'ignorer l'humour douteux du Seven qui avait choisi comme déclencheur le prénom du chercheur.

Ils ne testèrent naturellement pas les grenades, ce qui rassura un peu l'ancien militaire qui redoutait de voir un de ces bijoux explosifs entre les mains de non initiés. Ils arrivèrent enfin aux armes à feu, le stand d'équipement qu'il attendait avec une impatience de gamin à qui on a promis une sucette. Etaient déposés sous leurs yeux deux pistolets et un petit fusil d'assault rappelant un peu les anciens Famas. D'après Karl, ils étaient chargés avec des fléchettes contenant des sédatifs. Andréas préférait les armes à longue et moyenne portée, mais pour l'instant, il devrait se contenter de ces jouets à faible et demi portée.

Il attrapa le fusil et le maniant avec une rare habilité, découvrit les propriétés de l'arme. Il ne lui fallut pas plus d'une minute pour sortir et remettre le chargeur qui contenait bien comme munitions des sortes de petites capsules contenant un produit liquide couleur vert d'eau. Il chargea également l'arme, l'épaula et après quelques autres petits test fit un signe de tête satisfait en direction du créateur. Il remarqua qu'Adam avait lui aussi pris une des armes. Il eut d'ailleurs un léger sourire suite à la remarque de ce "frère d'armes" avant de redevenir plus sérieux. Il reposa le fusil sur la table, avec un regard significatif aux autres seven. Cette arme était pour lui.

Le groupe découvrit ensuite le reste de l'armement, rien que du classique cette fois ci : couteaux, matraques et fumigènes.

Rapidement un plan de répartition naquit dans l'esprit d'Andreas. Durant ces deux longues années, même s'il n'avait pas été très proche des autres, il ne les avait pour autant pas négliger, les observant souvent durant leurs entraînements, notant leurs évolutions, bref élaborant des fiches pour chacun des seven. Il savait déjà ce qui serait le mieux pour le groupe et la réussite de la mission. Il ne lui manquait plus que quelques informations sur la mission pour proposer un plan d'action efficace et sûr.

Les tenues semblaient plus que correctes. Andreas se fichait un peu du design, pour lui elles n'avaient pas à être belles mais utiles. Il décrocha celle qui portait son nom et l'étudia un moment. Elle semblait résistante et souple. Parfait, il ne fallait surtout pas que sa mobilité et ses mouvements soient entravés par ses protections.

Globalement, il était assez satisfait des éléments mis à leurs dispositions. La question d'Acilie le surprit un peu, en partie car il ne doutait pas Karl allait évoquer ce sujet, mais après tout les jeunes femmes venaient à peine de revenir de leur consultation avec la psychologue et n'avaient donc pas encore vraiment pu voir les manières de commercial de l'inventeur. Il ne remarqua pas le coup d'oeil de Ninnen dans sa direction, trop concentré qu'il était dans l'écoute des explications.

Après les bombes l'inventeur leur présenta les armes à feu et de corps à corps, il leur expliqua que leurs seules munitions seraient des sédatifs, cela ne sembla pas réjouir tout le monde quant à Ewan il s'en désintéressa totalement. Il ne comptait pas sur ces jouets pour se battre, même s'il savait se servir de ces armes et reconnaissait qu'entre de bonnes mains elles pouvaient être très utiles ce n'était pas son style.
Le jeune homme préférait se glisser d'ombre en ombre pour arriver à quelques centimètres de se cible...puis laisser parler ses griffes. Et au cas où il fallait encaisser, il avait la peau dure.

L'inventeur leur présenta ensuite les vêtements qu'ils porteraient en mission, apparemment il en avait conçue une exprès pour Ewan. Ce dernier observa sous toutes les coutures la combinaison et après une minute d'examen il hocha et fit un sourire sans joie à Karl.

- "Quelle attention, je suis touché..."

Shade jeta la combi sur son épaule et se mit à jouer avec la petite bombe qu'il lui avait remit quelques minutes plus tôt, il la jetait distraitement d'une main à une autre sans même regarder ce qu'il faisait. Non, son attention était plutôt concentrée sur Andreas le "chef" de l'équipe qui semblait perdu dans ses pensées. Après deux ans d'entrainement à ses côtés il le soupçonna d'être déjà entrain d'échafauder un plan pour la mission.

En tout cas une chose était sûr, Ewan était de plus en plus impatient de partir...

(ça y'est, ordi réparé, désolé du retard.)

Gabrielle avait rejoint le salon comme les autres après son réveil. Elle n'avait pas dit un mot, attentive à ce qui allait se passer et en effet, celà était de la plus haute importance. Beaucoup d'informations furent échangées. Gabrielle sentit le regard de son père posé sur elle. Elle lui rendit son regard de façon franche. Que voulait-il? que cherchait-il?
Plusieurs personnes sortirent et tout le groupe changea de pièce pour continuer le briefing. Gabrielle restait toujours aussi silencieuse. D'un caractère observateur, elle se plaçait souvent en retrait pour être sure de bien saisir les choses.
Les autres membres du groupe semblaient impatient mais la mission était lourde, leur objectif important. Ils devraient faire preuve de prudence et d'habileté.

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