#1. |Ep1. Cap vers Londres

Une porte du hangard s'ouvrit et laissa entrevoir le monde extérieur. C'était un événement nouveau pour tous les Seven, interdits de sortir du centre depuis deux ans. Ils avaient bien vu des images, et gardaient précieusement en mémoire leurs souvenirs mais tout cela était finalement très différent.

Malgré leur intérêt, il leur fallait agir au plus vite et monter à Londres pour leur toute première mission. Tous entrèrent dans le van surnommé Kit par Adam quelques heures plus tôt. L'intérieur était spacieux et confortable. Même EDA était au rendez-vous. Sa voix si douce et familière ne pouvait que les rendre confiants. Elle leur annonca qu'elle transmettrait un plan de la ville au co-pilote d'Adam durant leur voyage. Il sera long, près de 5 heures... les Seven ont apparemment tout le temps de se préparer. Andreas leur confiera peut-être sa stratégie.

La porte s'ouvrit sur l'exterieur et Gabrielle sentit une bouffée d'excitation la gagner. Deux longues années enfermés dans une maison quoique luxueuse, ça pouvait être très long même pour un rat de laboratoire comme elle.
Enfin, ils n'avaient pas le temps de s'apesantir sur l'exceptionnalité du moment. Ils avaient une mission, leur première. Gabrielle avait beaucoup insisté, ses efforts avaient finis par payer, maintenant ils devaient la jouer serré.
Gabrielle se tourna vers ses camarades qu'elle contoyait à présent depuis deux ans.

"ça vous dérange si je passe copilote, j'aimerais étudier le plan?"

Gabrielle n'était pas du genre à s'imposer dans un rôle, elle preferait donc demander mais de toute façon, tendue comme elle l'était, elle n'avait pas le gout d'entretenir la conversation avec les autres.

Lorsque tout le monde arrive en tenue au point de rendez vous à l'heure indiquée (du moins, je l'espère pour vous, si vous ne souhaitez pas vous faire tirer les oreilles avant même d'avoir quitté le H|2), vous découvrez Andreas qui vous attend devant le Van. Debout, face à vous, il porte sa combinaison, une toute petite ceinture et le dispositif de communication est visible à son cou. Une main est posée sur son fusil, accroché en bandoulière, un doigt non loin de la gâchette. Vous remarquez qu'il porte les lunettes W-Captor.

Devant lui sont disposés 6 grands sacs noirs répartis en deux ensembles de 3, portant respectivement chacun le nom de l'un d'entre vous. Vous comprenez facilement qu'ils contiennent l'équipement à votre disposition, qu'il a lui même réparti équitablement. Vous trouverez tous votre petit explosif personnel dans votre paquetage.

En ce qui concerne le groupe de sacs à leur droite :

Adam hérite de l'une des deux armes à feu restantes. Son passé militaire lui apprend que l'arme a été entretenue avec grand soin et dans les moindres détails très récemment. Un chargeur de six capsules neutralisantes est joint avec le pistolet. A ceci s'ajoute une lame courte.

Ewan, quant à lui, a droit à une lame courte, ce qui est clairement le signe qu'il est destiné au combat au corps à corps.

Dernier membre de ce trio, Ninnen qui se voit attribuer une matraque ainsi qu'une grenade fumigène.

Vient ensuite, le second groupe de trois sacs à leur gauche :

Acilie se voit offrir les mêmes attributions que Ninnen, même si leurs rôles respectifs seront totalement différents.

Peter a le loisir de découvrir dans son sac une lame courte.

Pour terminer, Gabrielle reçoit le dernier pistolet paralysant et le chargeur de six munitions associé.

D'un signe de sa main libre, il les convie à récupérer leur matériel. Une fois chacun équipé comme il se doit, il prend la parole. Le ton est neutre mais on ne peut plus sérieux.

- Bien, je tiens à mettre les choses au clair une bonne fois pour toutes avant de partir. J'ai été désigné comme "leader" du groupe pour cette mission, à ce titre j'entends que mes ordres soient exécutés sans discuter, et ce dans l'intérêt collectif. Je sais par expérience que subir l'autorité n'est pas ce qu'il y a de plus drôle mais on s'y fait d'autant plus vite qu'on en comprend les enjeux. J'ai vos vies entre mes mains, et sachez que ce n'est pas le genre de choses que je prends à la légère. Nous allons sans aucun doute être confrontés à des situations périlleuses, c'est pourquoi il est impératif que chacun suive les directives que je donnerai. Je ne tiens pas à ce que l'un de vous soit blessé, ou pire se fasse tuer, parce qu'un autre a décidé de n'en faire qu'à sa tête, compris ? Aussi si quelqu'un n'est pas d'accord avec ma façon de procéder, qu'il le dise maintenant. Certes il restera ici au H|2 mais sera relevé de mon commandement et de ma responsabilité. Je m'engage de mon côté à vous expliquer mes choix et à essayer de prendre en considération vos avis quand je les solliciterai. Toutefois, il est fort probable que dans le feu de l'action je ne puisse vous interroger, je prendrai alors moi même les décisions qui s'imposent.

Il fait une petite pause un instant, son regard intense semblant pénétrer au plus profond de vos êtres comme si il vous sondait, ce qui peut générer chez certains un sentiment de malaise. Ceci s'estompe cependant assez rapidement dès qu'il reprend la parole.

- Vous devez, je suppose, vous interroger sur la nature de cette division en deux groupes de trois de l'effectif des Seven. Je vous en dirai plus à ce sujet le moment venu. Sachez seulement que cela à un rapport avec la stratégie que j'ai élaborée pour cette mission. Pour ceux qui le souhaiteraient, il n'est pas trop tard pour abandonner. Je ne vous en tiendrai pas rigueur et Connor non plus. Je préfère partir avec 3 personnes conscientes des risques et prêtes à y faire face, qu'avec 6 indécis qui seront plus une gène qu'autre chose pour le groupe. Bien, dans ce cas, en route. Adam, tu prends le volant.

Une fois tout le monde confortablement installé dans le Van, Andreas prend une dernière fois la parole avant de se replonger dans son mutisme habituel.

- Bien, est ce que quelqu'un a des questions ? Si c'est le cas, posez les maintenant, il faut mettre à profit le temps du voyage, une fois arrivés à destination, il sera trop tard.

A la proposition de Gabrielle de prendre la charge du co-pilotage, il répond par l'affirmative et attend d'éventuelles autres questions. Si rien ne vient, il prend un peu de repos en attendant qu'EDA leur transmette les plans de Londres.

N’allez pas croire qu’Adam n’aime pas l’ordre et la discipline. Il ne serait pas devenu militaire si tel n’était pas le cas. Quoique certains larrons peuvent intégrer un corps rigide par expérience de vie, et ne pas aimer la rigueur martial d’une institution vouée à la défense d’un pays avant toute chose. C’est un peu de cette façon que son constituées les armées, du moins qu’étaient constituées les armées en Europe, les Etats-Unis ayant un point de vue un peu différent sur la question, mais qu’importe.
Pour en revenir à nos petits soldats, et plus particulièrement Adam, il est de ceux qui aiment la discipline, mais à petite dose. Il ne serait pas devenu pilote sinon. Les pilotes sont respectés dans l’armée, se sont souvent des têtes dures et des chevronnés. Il n’empêche qu’ils ont un sens tactique avancé, et un goût du risque poussé. Deux ans dans le « civil » au sein du H|2 n’arrangeait donc pas vraiment l’esprit du militaire, ancien officier, qui ne recevait d’ordre que de son commandement tactique, une fois qu’il était en l’air.

C’est donc naturellement, et sans avoir l’air désolé, qu’il arriva, en compagnie d’Acilie, qui avait préparé ses petites affaires dont elle vous laissera le soin de parler, dix minutes après les 50 minutes initialement prévues. Il est bien connu également qu’un militaire, testera son officier supérieur quelques temps histoire de savoir un peu de quel bois il est. Mais les pilotes sont surtouts prétentieux et se croient au dessus de tout, comme c’est le cas en l’air. S’attendant à des remontrances quelconques, il les observeraient en silence, à moins qu’elles ne soient disproportionnées selon son propre barème. Surtout en ce qui concerne Acilie, qui n’avait pas à ce voir malmener.

Il restait son paquetage, qu’il mit directement sur son dos, non sans avoir prit le temps de jeter un regard dedans. A quoi bon prendre un sac pour une malheureuse lame, et un pistolet à fléchette ? Bref, sortant les clefs de sa poche, il observa, en écoutant les directives d’Andreas. Une fois que celui-ci demanda s’il y avait des questions, il se contenta de dire :

« Capitaine, si je peux me permettre, l’attention que vous nous portez me touche, mais je pense également que nous ne sommes pas des demeurés. »

Il n’ajouta rien, les mains sur son volant, après être monté dans le van, fixant les portes du hangar droit devant, par le pare-brise. Mais il avait l’impression au fond de lui que le nouvel officier susnommé par Connor les prenait pour des cons. Pourquoi serait-il plus à même d’élaborer une stratégie, alors qu’il ne savait, pas plus que tout le monde dans ce foutu hangar, la situation à Londres, concernant le décors, les ennemis à affronter, et toutes les variables qui rendent quelque chose aléatoire dans une stratégie déjà bien renseignée. Adam pensait aussi que les seven présents étaient capable de raisonner, de savoir tenir leur place, et innover pour avancer, et qu’ils étaient conscients du rôle de Capitaine et de la responsabilité que cela impliqué. Mais ils n’avaient pas eut leur mot à dire dans l’histoire de nomination, et ils étaient tous dans la même galère.

Indépendamment de sa volonté, Acilie arriva suivi de très près par Adam avec une à deux minutes de retard sur la planning. Enfin, plutôt dix mais il aurait fallut synchroniser les montres avant de partir. A la vue de la mine détendue et au bord du fou rire de la jeune femme, les cinquante minutes accordées par le chef -et les dix autres octroyées- avait été bien utilisées. A son épaule pendouillait une sacoche. Sacoche qui avait pour elle une signification très particulière. Alors, devant les sacs qu’avait préparé le militaire, elle ne put réprimer une grimace. On lui avait enlevé ses vêtements, on n’allait pas l’obliger à prendre ça.

A le voir comme ça, on croyait qu’ils allaient partir en guerre. Elle ne l’avait jamais compris et n’y arriverait sûrement jamais puisqu’elle avait abandonné. Il y a des personnes qui ne veulent pas partager ne serait-ce qu’une parcelle de leur vie, pour des raisons qu’elle ne souhaitait en aucun cas connaître, et qu’il faut mieux laisser sur le côté.

Elle ne lui accorda pas plus d’importance que cela se dirigeant comme les autres vers son sac. Que tout cela était dénué de surprises ! Que de rigueurs ! Non, vraiment elle ne partageait pas l’impatience de tous ses comparses. Dans son sac, elle trouva une matraque et une bombe fumigène ainsi que d’autres petites choses utiles. Choses qu’elle fourra dans son propre sac. Et pendant ce temps, Andreas ne cessait de parler. Lui si avare de ses mots.

*Une bonne fois pour toute ? En tout cas, je n’est rien dit même si je l’avais fortement pensé*

Elle n’était pas fanatique de ce genre de discours. Qu’il ne s’inquiète pas, elle prendrait soin de sa propre vie. Elle ne savait pas pourquoi mais savoir que sa survie dépendait de lui ne l’enchantait guère. Et quant à suivre aveuglément ses ordres et bien, comment pouvait-elle exprimer ça sans que ça soit choquant ? il faudrait vraiment lui expliquer sous tous les angles. Bien que sympathique, il n’avait pas cherché pendant ces deux années à se rapprocher de tous, et maintenant, il demandait une confiance aveugle. Mais l’esprit du groupe primait avant tout.

Aussi mystérieux qu’à l’accoutumée, il n’expliquait rien aux yeux d’Acilie se contentant de vouloir les faire abandonner. Mais c’était très mal connaître la jeune femme, plus on lui disait que c’était dangereux et plus elle avait envie d’en apprendre plus. C’était le côté enfantin de sa personnalité.

« Tu crois qu’il pourra le refaire devant la caméra ? »

Elle s’était approchée d’Adam. Sortant un petit appareil de son précieux sac, elle se prit un gros plan du van avant de se planter devant l'une des portes avant du véhicule où maintenant étaient installés les deux personnes qui devraient les amener à bon port.

« Adam, notre pilote et Gabrielle à qui l'on doit ce voyage. Quelques mots à dire avant que l’on risque nos vies ? »

Sourire toujours espiègle sur le visage comme si Andreas n’avait jamais prononcé ce discours si motivant.

Peter arriva au van avec un léger retard, mais tout souriant.

" J'ai loupé un truc ? "

Il jeta un oeil à tout le groupe habillé de cuir. Sachant qu'Acilie les filmait, il n'hésita pas un instant à exagérer. Et ce malgré la présence d'Andreas.

" Waw, je crois qu'on est l'équipe la plus sexy de l'année... "

Les Seven pouvaient entendre qu'on les siffler, comme si une jolie femme passerait dans la rue et que tous les regards étaient tournés vers elle. Peter employait son pouvoir pour le 'fun', mais il savait aussi l'employer lors de simulations.

" Bon bah je crois qu'on doit y aller là... go go go. "

Il fit une grande grimace devant l'objectif d'Acilie puis monta dans le van.
Il était assis face à Andreas. Il se sentit obligé de redevenir sérieux. Déjà deux ans passés, et malgré ça, il n'avait pas su décoincé Andreas... sa rigueur était trop forte pour en venir à bout. Peter avait abandonné de le faire changer de comportement. Pourtant Peter savait qu'ils étaient pareils. A l'intérieur, il ne parvenait pas à se museler. Il demanda aussitôt à Ninnen ce qu'elle voudrait écouter durant le trajet:

" Hey Nin, dis moi, t'as une chanson que tu voudrais nous faire partager ? le roi des platines est à ta disposition. "

Ninnen avait une sorte de dileme dans sa chambre : qu'est-ce qu'elle devait faire en réalité? Prendre des affaires de rechanges? De quoi manger? En fait, elle était un peu perplexe, certes elle n'avait qu'une envie sortir de cet endroit pour humer l'air du dehors mais devait-elle vraiment s'encombrer? Elle pensa à son appareil photo mais elle pensa très vite qu'ils n'auraient pas le temps d'en prendre, à part en voiture. Et puis, Adam lui avait passé un petit gadget assez étonnant.
Elle rangea juste son coin et décida de ne rien prendre de trop compliqué, elle sortit donc un sac en bandoulière dans lequel elle mit quelques boites pour si elle décidait de receuillir quelques échantillons. C'est ce qu'elle faisait avant et l'habitude reprenait le dessus.
Que c'était bon de se rendre compte que rien n'avait été vraiment perdu durant ces deux ans entre ces murs ! Elle décida donc d'aller marcher un peu en attendant de se rendre dans le hangar, ce qu'elle fit, arrivant dans les premiers. Andreas comme à son habitude était déjà là.
Peut-être qu'un jour elle lui apprendrait à ne pas être si pointilleux sur les horaires? Enfin qu'importe, elle venait de faire la même chose...

Elle s'approcha donc du van et pu enfin l'observer attentivement. Elle n'avait pas été là lors du début de l'explication de tout ces gadgets et autres. Comme les autres n'étaient pas encore là, elle décida d'étudier le petit objet électronique qu'Adam lui avait donné. Interessant, ce Karl et son équipe avaient vraiment fait du bon boulot.
Elle sentit donc de nouveau l'excitation grandissante de son instinct revenir alors qu'elle tournait légèrement sa tête vers la sortie. Qu'elle avait hâte de sentir le vent dans ses cheveux ! Souriant de béatitude et de reconnaissance, elle écouta les explications du "chef" après avoir pris son sac, enfin après avoir transvasé la matraque, la grenade et le petit explosif dans son grand sac.
Même si elle n'était pas la meilleure au combat, grâce à son instinct animal, elle avait certains réflexes qui faisaient qu'elle pouvait parer certaines attaques. Les exercices de simulation ayant aidé...

Mais sa joie et son excitation se glaça légèrement quand il fit allusion aux groupes de trois. Si, comme elle le pensait, elle se retrouvait avec Adam et Ewan? Dès qu'elle comprit qu'elle risquait à être en équipa avec lui, elle tourna un regard méfiant dans sa direction voir même froid.
Elle attendit donc qu'Andreas finisse sa démonstration de tout son talent au niveau de ce qu'on attendait d'une mission pour essayer de le questionner. Bon déjà, elle était quasi sûre de lui obéir même si quelque chose ne lui plairait pas mais elle le montrerait si cela ne lui plairait pas. Elle aquisça donc doucement alors que chaque seven commençait à monter dans le van.
Comme il attendait de quelconque questions, elle essaya d'élaborer la sienne.

- Cela veut-il dire que l'on se retrouvera avec ceux qui complètent nos équipements ?

Elle lança un regard froid de côté à Ewan pour demander si elle allait devoir faire équipe avec lui. Attendant une quelconque réponse, elle regarda la caméra d'Acilie et lui fit signe tout en souriant. Même si elle se sentait mal à l'aise vis à vis d'Ewan il ne fallait pas qu'elle montre qu'elle était nerveuse.
Au contraire, elle était sur-excitée mais cet incident avait quelque peu atténué sa joie. Heureusement alors que Peter était là pour lui remonter le moral avec sa musique. Elle lui sourit doucement tandis qu'elle cherchait. Regardant presque avec ironie Andreas qui était assis non loin d'elle, elle répondit.

-Hum... Pourquoi pas "The final Countdown" ? Tu sais du groupe Europe. Rien de tel pour se motiver ! Sinon quelque chose d'énergique mais montrant que l'on part à l'aventure ! Du punch !

Peut-être que ses paroles ne plairaient pas à tout le monde mais il ne fallait pas oublier qu'ils allaient effectuer leur premiere sortie depuis bien longtemps, et qu'intérieurement elle jubilait et appellait la liberté. Elle se cala dans son siège attendant de voir ce que déciderait le Dj Peter.

Après le petit speech d'Andreas, qui amusa beaucoup Ewan quand il constata que les autres trouvait l'ancien militaire un peu trop borné, le jeune homme saisit le sac à son nom et prit la lame courte qui y était rangée. Il soupesa cette dernière et joua quelques secondes avec pour s'assurer qu'il l'avait bien en main. Shade constata qu'il n'avait pas perdu de son habileté et rangea la lame dans un étui en bas de son dos, même s'il préférait de loin ses griffes sa pouvait toujours être utile.

Ewan monta ensuite dans le van, à la suite de ses camarades. Le jeune homme se choisit une place proche de la porte, pour pouvoir être le premier à en bondir s'il y avait de l'action.
Alors que les Seven commençait à discuter de leur place dans l'équipe et de la stratégie d'Andreas Ninnen questionna ce dernier sur la répartition des équipes. La jeune femme laissa clairement sous-entendre quelle appréciait moyennement de se retrouver avec Ewan. Celui-ci répondit au regard courroucé de Ninnen par un sourire sans joie et un petit signe de la main.

Lorsque Adam démarra l'engin Ewan se cala contre son siège et ferma les yeux. Il voulait prendre un peu de repos avant d'arriver à Londres, mais il ne dormait que d'un oeil, en prenant bien soin de garder les oreilles ouvertes pour écouter la conversation de ses camarades de jeu...

Pendant que certains écoutaient The final Countdown, EDA prit la parole. Elle révèla quelques informations aux Seven.

- " Bien, apparemment l'ambiance est bonne. Mais je dois vous communiquer des informations de la plus grande importance à propos de la mission. Je vous envoie les documents dans la seconde...

Le tableau de bord de la co-pilote Gabrielle s'illumina. Quelques feuilles en sortirent.



DOC n°1
CARTE LONDRES - ZONE KENSINGTON


DOC n°2
Agent NELSON

Spoiler:

DOC n°3
Agent WONG

Spoiler:

DOC n°4
Images du museum d'histoire naturelle (datant de 2006)

Spoiler:

- Le dossier que vous tenez en main comporte les informations qu'a réclamé Andreas avant votre départ. S'y trouve également le plan de la zone que vous devrez traverser. Je reste en contact... "

[A vous d'avancer une stratégie]

EDA ne tarda pas à prendre en main le groupe et donna à Gabrielle les informations qu'elle souhaitait. Elle les consulta quelques minutes avant de faire passer les différents feuillets aux autres, jettant un coup d'oeil à Andrea.

"Le musée se trouve près d'un grand axe de communication: Cromwell road. Celà nous permettra de nous fondre rapidement dans la circulation en cas de besoin. Cependant, pour une arrivée en douceur, je pense qu'il serait bon d'arriver plutôt par Gloucester road qui permet aussi d'atteindre le musée mais par une route moins fréquentée."

Gabrielle était chargée du copilotage. Elle donna donc son avis à ce sujet, cependant, elle ne se permit aucune remarque vis à vis du plan d'attaque. Andréa souhaiterait surement parlé le premier et après la légère insubordination du groupe, il valait mieux ne pas trop le contrarier dans les prochaines minutes.

ELLIPSE : 5 heures plus tard

Le van des Seven mené par Adam s'approchait inexorablement de Londres. Leur mission allait prendre forme.

Au plus ils avançaient, au plus Adam avait des difficultés pour continuer. La route qui les menait au Museum d'histoire naturelle était craquelée de fissures. Elles devenaient trop importantes pour permettre le passage de leur véhicule. Il était temps de sortir de là et de s'y rendre à pied. Ces quelques derniers instants de calme leur permirent de revenir sur la stratégie à adopter sur le terrain...


[Comme ça n'avançait pas, vous voilà déjà sur place, maintenant n'oubliez pas de discuter d'une stratégie - Andreas ne nous oublie pas -]

Adam écoutait les remarques de son copilote, qui s'était auto désigné, sans que cela le gène vraiment à dire vrai. Il regarda le plan également pour pouvoir s'imprégner de la route à suivre, et étant de sexe masculin, il est de notoriété publique de savoir que les hommes se d'emmerdent mieux avec un plan que les femmes... Petit clin d'œil.

" A mon avis, il ne reste plus grand monde qui conduit... alors axe chargé ou pas... C'est révolu. "

Il fit ronronne le monteur, et ils partirent donc en douceur vers Londres et plus précisément, le musée. En musique ou en silence, tout dépend de la joyeuse troupe de derrière, le chemin ne fut pas très laborieux. Cependant, la route se fit de plus en plus mauvaise, la chaussée étant craquelée, fissurée par manque d'entretien d'une part, et parce que la nature reprenait ses droits d'autre part.

" Terminus. On ne peut pas aller plus loin. "

En effet, les fissures dans la route, naturelle ou non, étaient trop importantes pour permettre au véhicule de continuer. C'est donc sur un trottoir en double file que le jeune homme gara Kit. Il déboucla sa ceinture et se pencha vers les autres en se tournant, en discourant le petit speech si lointain des années "normales" dans un monde d'humains normaux :

" Bienvenue à Londres, la température extérieure est inconnue, j'espère que vous avez fait un agréable voyage sur Adam Airlines. "

Le jeune homme la boucla rapidement, s'attendant à recevoir des directives de la part d'Andréas, qui ne pouvait pas laisser sortir une troupe de jeunots sans expérience dans un environnement inconnu, probablement hostile, ou non, sans disposer de quelques ordres pour favoriser l'esprit d'équipe à tête unique cependant.

Que l'aventure commence.

Gabrielle avait encore des tics de conversation, des habitudes langagières dont elle ne pouvait se débarasser.

"Oui je sais, je voulais dire par là, que c'est une plus grande route, un axe plus large, qui nous permettrait de partir rapidement."

Ils ne tardèrent pas à partir. Gabrielle quant à elle restait plutôt silencieuse dans la voiture. Leur première mission, ils devaient la réussir à tout prix. C'était un test, son père voulait savoir s'ils étaient près après ces années de cloitrement.

Adam finit par s'arrêter quand la voix devint trop mauvaise. Ils devaient continuer à pied.
Gabrielle descendit et ils se réunirent près de la voiture, attendant la suite des instructions d'Andrea.
Gabrielle jetta un regard à chacun des membres, essayant de deviner leur état d'esprit. Elle avait appris à les connaitre au fil de ses années.
Maintenant, c'était au tour d'Andréa de parler.

Ils n’étaient pas les seuls à être arrivé en retard. Signalant par là à Andreas que oui, il avait été désigné comme le ‘leader’ mais que cela ne faisait pas d’eux des esclaves sans opinions. Elle fut la dernière à monter dans le van. Au contraire de son habitude, elle ne s’agita pas durant le trajet.

Lorsqu’elle eut les documents entre les mains, elle ne fit aucun commentaire. Cela viendrait par la suite. Elle était ravie de rentrer d’autres personnes. Il fallait quand même avouer que voir les mêmes personnes pendant plusieurs années était difficile. Cela devait aller pour quelques uns qu’elle ne nommerait pas, puisqu’ils étaient réservés voire glaciales, mais pour elle, qui aimait parler, c’était une catastrophe.

Enfin, ils arrivèrent. Elle sauta de la voiture provoquant un petit nuage poussière. Comme dans les films d’apocalypse. Enfin, le grand air. Elle prit une grande bouffée d’air frais… enfin pas autant que ça.

« Il faudrait peut-être trouver les deux autres agents. »

Ajouter un ‘ce n’est qu’un avis’ aurait été trop ironique. Elle respectait Andreas pour ses talents de militaire mais au-delà, lui avait déjà une idée d’assaut alors qu’il n’avait vu aucun plan et elle doutait qu’il y ai mis un jour les pieds.

De plus, ces deux super humains ne pouvaient qu’être utile. Ne grillons pas les étapes. Elle sentait que chacun avait envie d’action d’une façon ou d’une autre. Mais elle savait être réfléchie aussi.

Citation :

Cela veut-il dire que l'on se retrouvera avec ceux qui complètent nos équipements ?

Ninnen avait posé une question pertinente qui trouva finalement une réponse affirmative.

ANDREAS : En effet, le premier groupe sera en avant, tandis que le second servira de soutien...

Il fut interrompu par Peter qui faisait le pitre comme d'habitude. Il était tranquillement en train de remixer de la musique. Peter employait son pouvoir à tord et à travers ce qui énervait particulièrement Andreas qui préfère le calme au vacarme. Il lui jeta un sacré regard. Malgré sa grande gueule Peter ne le lui rendit pas et stoppa la musique aussitôt.

Acilie sortit alors du van qui venait de s'arrêter. Et profita pour exprimer le fond de sa pensée:

Citation :

« Il faudrait peut-être trouver les deux autres agents. »

Andreas : C'était prévu. Récapitulons: nous avancerons en 2 rangées de 3 personnes. Comme je suis le leader, c'est moi qui passerait devant. Avec le W-Captor, je compte trouver ces 2 agents. Quand on aura pris contact avec eux, il faudra appeler Connor pour lui dire que la mission avance bien. Acilie s'en chargera.

Andreas les regarda un à un, l'air très confiant. Il continua son monologue:

Ces deux-là nous donneront des informations à prendre en compte pour affronter nos 2 adversaires qui nous attendent dans la zone proche du museum. A mon avis, ils en bloquent l'accès. On devra donc se forcer un passage. On avisera sur le moment même qui s'infiltrera à l'intérieur... prêts, prêtes ? On y va !


Andreas sortit du van. Il se tenait à côté d'Acilie il la fixait l'air de dire "ne fais pas de bêtises, je t'ai à l'oeil".

Le paysage que vous avez devant vos yeux est désolant. Aucune âme qui vive ici depuis plus de 2 ans. La route n'est pas la seule à être pleine de crevasses, les murs des bâtiments sont également fissurés de pars en pars. Quelques carcasses d'automobiles jonchaient les trottoirs. On se serait cru dans une ville fantôme digne des Westerns américains. Les agents du H|2 qualifient ces villes de Phantom. Et ils n'ont pas tord. On ne s'y sent pas du tout à l'aise. On a l'impression d'être épié. Comme si des âmes de mourrants rôdaient dans les rues.

Peter tenta d'alléger l'atmosphère, à sa manière:

" Dites, faites pas des têtes d'enterrement, il ne peut rien nous arriver. Les monstres et les fantômes ça n'existe pas. "

Soudain un bruit intense retentit à leurs oreilles. Une sorte de rugissement animal des plus inquiétants.

Après avoir écouté le plan d'Andreas, Ewan sortit du van et observa la ville désolée.
Les carcasses de véhicules et les bâtiments en ruine témoignaient de l'abandon de la ville. Ewan sourit et se dit que cet endroit allait s'avérer un formidable terrain de chasse, puis il se rappela une seconde plus tard qu'il fallait d'abord trouver les autres agents du H|2 et son sourire disparu. Il ne considérait pas avoir besoin d'eux pour traquer ses proies.

Le jeune homme promena de nouveau son regard vers l'horizon lorsque retentit un terrible rugissement. Grâce a sa bonne vue il localisa l'entrée du musée devant laquelle se trouvait un grand mur fait de blocs de roche, surement un dispositif de défense pour empêcher toute intrusion dans le musée.
Ewan se tourna alors vers ses camarades pour voir comment ils réagissaient au rugissement, il croisa par la même occasion le regard de Peter qui hocha discrètement la tête pour lui signaler que lui aussi avait vu le mur. Ewan fixa le Seven dans les yeux et sourit de nouveau.

"Bien sur que les monstres existent...Et celui là doit être balaise !"

Shade se tourna ensuite vers Andreas.

"On y va ou tu comptes attendre que nos cibles viennent à nous ? Et pour info y'a un mur de roches du côté du musée, à mon avis ils ont dûs se barricader..."

Bien que Peter mit de la musique pendant un temps avant de l'enlever suite à un regard noir d'Andreas, Ninnen se sentait mal à l'aise. Savoir qu'elle allait devoir faire équipe avec... Avec lui, cet homme à l'aura glaciale elle en était irritée et sur ses gardes comme ces chats qui s'hérissent dès qu'ils se sentent menacés. Elle était donc pas très bavardes et préférait de loin regarder le paysage défilé, cela faisait bien longtemps qu'ils n'avaient pas vu le jour et malgré cette irritation son envie de liberté était toujours intact et cela la rassura.
Bientôt elle pourrait prendre l'air ailleurs que dans sa chambre quand la fenêtre est ouverte sur l'extérieur... Elle avait tellement rêvée de s'envoler rien qu'un peu ! Mais elle s'était retenue, elle n'était pas téméraire à ce point là et surtout elle n'en faisait jamais à sa tête à moins qu'on l'y poussait.
Elle ne fit donc pas très allusion à l'endroit où ils allaient, tant qu'ils roulaient et qu'ils avançaient cela lui suffisait amplement. Vivement qu'ils s'arrêtent.

De tout le trajet, elle ne jeta aucun regard vers Andreas, ce n'est pas qu'il l'avait déçu avec cette formation de groupe mais elle lui en voulait un peu. Pourquoi ? Parce qu'il savait parfaitement qu'elle n'appréciait pas Ewan ! Même après deux ans de cohabitations, elle le fuyait comme la peste. Elle ne le digérait vraiment pas mais comme Peter essayait malgré tout de détendre l'ambiance, elle lui sourit avant de se retourner vers la fenêtre et de ne plus la quitter, son instinct ronronnant de plaisir en elle. Elle se rappella alors son pays, est-ce que son frère allait bien? Est-ce que son pays s'était relevé de la catastrophe? C'est que la nature y était belle... Elle soupira alors légèrement avant d'attendre la fin de leur route...
Finalement ils s'arrêtèrent bientot, à cause de l'état de la chaussée d'après Adam. C'est vrai que Ninnen remarqua enfin que la ville semblait vraiment abandonnée et pas très sécurisée. Qu'importe, elle sortit à la suite des autres et fut heureuse de se dégourdir enfin les jambes. Son instinct n'arrêtait pas de fourmiller en elle et cela la faisait sourire.

D'ailleurs son sourire n'allait pas vraiment avec l'endroit qui était un peu comment dire...Macabre? Elle regarda de ses yeux perçant un peu partout, pleins de failles, pleins de trous, pleins de coins d'ombre... Rien de tel pour Ewan, pensa-t-elle avec mépris. Elle se permit un regard dans sa direction avant de le détourner, elle ne pouvait vraiment pas le sentir ! C'est alors qu'elle entendit un rugissement venant de plus loin devant eux. Aussitôt elle se sentit sur ses gardes : elle porta son regard sur le lieu d'où pouvait provenir le bruit... Curieux comme il lui semblait familier... A quel animal pouvait-il appartenir ? Tout en réfléchissant elle remarqua l'amas de roches devant. Hum... Plutôt bien trouvé... C'est alors que la discussion avec la psy lui revient. Ce bruit, ce rugissement... Un tigre ! Voilà à quel animal appartenait ce bruit.
Aussitôt, elle se mit droite comme un "i", fixant l'horizon d'où provenait le bruit et parla enfin, sûre d'elle.

"Un tigre...Il y a un tigre là-bas, là où se trouve les roches. Peut-être y en a-t-il d'autre? Mais j'en suis certaine c'est un tigre, mon instinct me le crie. Il ne fait pas bon s'en approcher..."

Puis elle s'arrêta après avoir montrer du doigt ce qu'elle pensait être la "grotte" du tigre. Elle redevint silencieuse, sérieuse et attentive au moindre bruit de tout autre animal.
Son instinct la mettait en danger, c'était curieux mais son rêve revenait un peu en mémoire. Pourquoi y aurait-il un tigre dans cet endroit? Elle espérait vraiment qu'il ne soit pas blanc mais tigré orangé... Elle attendit donc la suite des évènements, prête à agir.

Le jeune homme sortit du véhicule, regardant le paysage pour voir ce qu’il en était. Il n’avait pu réellement faire attention audit paysage en conduisant prudemment pour ne pas les envoyer dans une crevasse, voir de coincer le véhicule, ce qui ne serait pas génial s’ils devaient se replier dans la précipitation.

Bref, laissant les personnes discuter entres elle, Adam, regarda les bâtiments, la rue et son extension, ainsi que les lampadaires, les voitures immobiles. A foutre le cafard. Une ville de cette taille déserte… Il se croyait au cinéma.

Il sursauta. Gêné, il jeta des regards aux autres pour vérifier qu’il était passé inaperçu. Un rugissement s’était fait entendre dans le lointain. Le jeune homme essaya bien d’identifier le cri animal pour le répertorier sur une espèce connue, mais n’ayant pu aboutir sa réflexion, que Ninnen lui servait sur un plateau.

Prenant la mouche avec une touche d’humour pas drôle, de gaminerie encrée :

« Parfaitement ! Un tigre, j’allais le dire figurez-vous. »

Adam se demanda juste par la suite, par quel moyen les deux amoureux, Ninnen et Shade, savait qu’un mur blanc se dressait plus loin. Pour ça part, mettant ses mains en visière, il ne remarqua rien d’extraordinaire.

« Bon, trouvons ces agents, j’ai hâte de papoter avec des boyscouts. »

Suivant le mouvement, il partit en direction du rugissement, et parait-il, du mur blanc.

Ils étaient enfin arrivés au musée. Leur leader donna ses instructions. Il ne restait plus qu'à agir. Gabrielle sentait la tension monter en elle. Une tension légèrement augmenté lorsqu'un rugissement atroce retentit. Au milieu du silence de la capitale anglaise éteinte, celà avait une tonalité lugubre.
Ses camarades parlèrent alors de tigre. Si les animaux avaient survécu à l'"Apocalypse" que les humains avaient tous vécu, celà était plausible mais une autre explication était possible.

"Ou alors c'est ce que nous allons combattre..."

Quel être pouvait donc pousser de tels cris. elle jetta un coup d'oeil à ses camarades puis s'arrêté sur Andréas.

"Nous devrions nous dépécher non! Il faudrait finir la mission avant la nuit."

Gabrielle ne voulait pas lui donner d'ordres mais attendre ainsi sans agir la rendait encore plus anxieuse.

La canadienne écouta le plan d’Andreas. Deux rangée de trois personnes, ça devait être faisable. Elle se plaça donc près de Peter et de Gabrielle. Il lui faudrait appeler Connor lorsqu’ils auront trouvé les deux autres mutants, tâche qui ne devrait pas être si difficile que cela. Cependant, elle prit cette nouvelle avec un visage grave qui ne lui était pas habituel. Elle se doutait qu’Andreas voulait la responsabiliser et elle comptait lui montrer qu’elle était à la hauteur.

Chassez le naturel, il revient au galop. Alors, elle ne put s’empêcher de faire une grimace dans le dos de son leader suite à son regard. Il était dur pour Acilie d’être considérée comme un poids. Et Peter alors ? Il était encore plus troublions qu’elle. Etait-ce parce qu’elle semblait fragile ? parce qu’elle était plus sensible que les autres ? Mais tout cela n’en faisait pas moins quelqu’un qui pouvait être à la hauteur de toutes les tâches qu’on voulait bien lui confier.

Le paysage était désolant. Lorsqu’elle avait quitté sa ville natale pour s’engager dans cette aventure, les villes qu’elle avait pu traverser étaient encore ‘entretenues’. Londres ne ressemblait plus à celle qu’elle avait pu voir dans les livres ou dans les films. Les bâtiments étaient en ruine et l’atmosphère oppressante.

Elle ne rit même pas à la tentative de Peter. Ses sens étaient tous en alerte et exacerbés lorsqu’elle entendit, comme ses camarades d’ailleurs, un rugissement. Passant d’abord que cela venait de Peter, elle se rendit compte qu’il n’y était plus rien. Terrible et inquiétant, il l’était encore plus pour la jeune femme qui commençait à être fatiguée de ces réminiscences. Elle savait ce qu’était ce son et personne parmi les Seven ne semblait faire un lien. Elle plongea son regard vers l’horizon, vers le musée en particulier. Elle devinait une sorte de montagne devant ce qui devait être la porte.

Cela confirmait ce qu’Ewan avait vu. Ce bruit, devait-elle partager son sentiment ? Ninnen avait bien dit qu’il s’agissait d’un tigre. Mais Acilie en doutait un peu. Elle s’avança vers sa camarade afin que ses paroles ne soient entendues que par elle seule. C’était inutile de mettre d’autres personnes dans la confidence pour le moment.

« Ce rugissement, c’est le même que celui que tu as poussé durant ton rêve. Es-tu sûre que c’est un tigre ? C’est le même que les mourants poussent avant de mourir… »

Elle n’en dit pas plus son regard plongé dans celui de Ninnen. Elle n’avait pas assez confiance en elle pour se sentir sûre de ce qu’elle avançait. Elle n’aimerait pas être prise pour une folle obsédée par son passé. En disant cela, elle pensait à Andreas. Il serait bien capable de la laisser en ‘lieu sûr’ pour qu’elle ne perturbe pas la mission.

Andreas n'était en rien désappointé par le rugissement du supposé tigre.

- Nous n'avons pas vraiment le choix. On doit terminer la mission, si on la commence un jour...

Suite à cette touche d'ironie, il reprit un discours plus sérieux.

- Au moins maintenant on sait ce qu'on devra affronter. Quant à la muraille qui nous sépare du museum, on verra sur place. Il y a sans doute moyen d'y pénétrer, et si nécessaire on utilisera nos pouvoirs. Maintenant suivez-moi et pas d'infractions au code. Allez, Go !


Andreas ouvrait la marche, tel un guide. Pas loin derrière, Ewan, Adam et Ninnen le suivaient. Sur leurs pas suivaient à leur tour Gabrielle, Peter et Acilie. Le groupe avançait et rien d'étrange ne semblait se produire. Andreas avait enclenché son W-captor, mais l'appareil ne découvrit jusqu'à présent aucune trace de vie. Andreas paraissait mécontent.

Le petit groupe s'était mis en marche vers le musée, Andreas se tenait en tête tandis qu'Ewan se trouvait derrière lui avec Adam et sa plus grande fan, Ninnen.
Cette dernière ne semblait pas apprécier d'avoir été mise dans le même groupe que le sombre jeune homme, quant à lui il n'en était guère étonné, la Seven au pouvoir de transformation n'avait jamais cachée son aversion pour lui. Ewan avait pour habitude d'ignorer la jeune femme, mais en contexte de mission il y avait peut être moyen de jouer de cette situation.

Shade réfléchissait au meilleur moyen de piquer à vif la haine de Ninnen à son égard lorsqu'il stoppa sa marche brusquement. Il repartit deux secondes plus tard, laissant croire à son entourage que cet arrêt était simplement du au terrain abimé.

Les Sevens progressaient au milieu d'une rue cernée par deux rangées de bâtiments, et quelques minutes après leur départ Ewan se baissa comme pour refermer une attache de sa combinaison (HJ: je sais pas trop si on a des bottes ou si la combi est entière). Il laissa ainsi les autres le dépasser de quelques mètres, il ne voulait pas trop réduire l'écart de crainte de les alerter. Dès que Gabrielle, Peter et Acilie l'eurent doublé il disparut dans l'ombre d'un des bâtiments...

Peter eut comme un mauvais présentiment. Il jeta quelques regards de tous les côtés l'air embarassé...

- Hey, dites, c'est moi ou j'ai la réelle impression que nous ne sommes plus que 6 ?

Il se mit au travers de la route et indiqua la direction d'où venait les Seven.

- Ewan était là il y a à peine 2 minutes... vous croyez à quoi ?

Peter appréciait tout le monde, et abandonner un camarade n'était pas dans ses priorités. Mais évidemment, il n'était pas le commandant en chef.

- Moi je crois qu'on est soudé, qu'on a été entraîné pour être un groupe, non ? Alors qu'est-ce qu'on fait ici, à 6 ? Moi ma décision est prise, je ne sais pas vous...